Avant un an, les petits garçons « parlent » plus que les petites filles
07 juin 2023
Des heures et des heures d’enregistrement de milliers de très jeunes enfants, pour parvenir à cette conclusion : avant l’âge d’un an, les petits garçons babillent davantage que les petites filles.
A l’origine, les chercheurs de l’université de Memphis s’intéressaient aux origines du langage dans la petite enfance. Ces « areuh », « aga » et autres petits cris poussés par les tout-petits, généralement à partir de trois mois. Mais au fil de leurs recherches, ils ont fini par s’apercevoir que les petits garçons émettaient davantage de sons que les petites filles.
Comment ? En analysant rien de moins que 450 000 heures de sons prononcés par 5 899 très jeunes enfants. Conclusion : durant leur première année de vie, les bébés de sexe masculin prononcent 10% de sons de plus que les petites filles. Puis la tendance s’inverse : entre un et deux ans, les petites filles produisent 7% de sons de plus que les petits garçons.
Mortalité infantile
Pour expliquer ces résultats, les auteurs de cette vaste étude expérimentale avancent qu’ils pourraient s’inscrire dans le cadre d’une théorie évolutionniste, selon laquelle les nourrissons émettent très tôt de nombreux sons pour attirer l’attention, déclencher des comportements de protection de leurs parents et ainsi améliorer leurs chances de survie.
Mais alors, pourquoi les garçons « parlent » -ils davantage que les filles, et ce uniquement pendant leur première année de vie ? Peut-être parce qu’ils sont plus susceptibles que les filles de mourir au cours de cette première année, poursuivent les chercheurs.
C’est en effet un phénomène complexe et multifactoriel, observable dans la plupart des pays industrialisés. En France, par exemple, où la mortalité infantile augmente depuis une dizaine d’années, le taux de mortalité des enfants de moins d’un an de sexe masculin s’élevait en 2020 à 3,3 décès pour 1 000 enfants nés vivants, selon les chiffres de l’Ined, contre 2,8 pour les filles. Après un an et jusqu’à 4 ans, le taux « tombe » à 0,2 pour 1 000, tous sexes confondus.