Endométriose, IVG… un congé spécial accordé aux femmes

20 avril 2023

La vie gynécologique des femmes impose parfois de devoir faire une pause dans le quotidien. Douleur, fatigue, stress, les motifs sont nombreux. Et désormais pris en compte par les magasins Carrefour qui comptent accorder aux femmes des jours de congés spéciaux en cas d’endométriose, d’IVG ou encore de fausse-couche.

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Dans certaines entreprises, le congé menstruel permet aux femmes de ne pas aller travailler si elles souffrent pendant leurs règles. Et ce sans perte de salaire ni nécessité de se rendre chez le médecin pour bénéficier d’un arrêt de travail.

Dans le prolongement, les magasins Carrefour ont annoncé ce mercredi 19 avril la mise à disposition de jours de congés spéciaux dont peuvent bénéficier les femmes dans un cadre précis : l’endométriose, les IVG ou encore les fausses-couches. Autant de situations spécifiques aux femmes, à leur corps et à leur mental, qui peuvent engendrer un besoin de se reposer, tant sur le plan physique que psychologique.

L’endométriose, déjà source d’absentéisme professionnel

C’est par exemple le cas de l’endométriose, maladie caractérisée par des lésions de l’endomètre générant des douleurs parfois invalidantes, au niveau abdominal, pelvien et lombaire. Sans compter « la fatigue chronique qui altère le bien-être psychique », précise le site Ameli.fr. « En raison du retentissement des douleurs sur la vie sexuelle et face à leurs difficultés à assurer pleinement leurs obligations professionnelles ou leur rôle dans la famille et à l’inquiétude d’avoir des problèmes de fertilité, certaines femmes souffrent d’une baisse de moral et de symptômes dépressifs» Autant de perturbations « gênant les activités quotidiennes (…), responsables d’absentéisme scolaire ou professionnel [qui] s’accentuent au fil du temps ».

IVG, IMG, fausse-couches

Autres situations, les interruptions de grossesse qui, même si elles sont volontaires, constituent des étapes de la vie d’une femme parfois compliquées à digérer sur le plan émotionnel. Les femmes se trouvent ainsi sur-exposées à des épisodes « d’anxiété et de dépression croissante dans le mois suivant l’IVG », soulignent les spécialistes de la Revue médicale suisse. Physiquement, les symptômes peuvent aussi fragiliser le corps pendant quelques jours ou semaines. Des épisodes de nausées, de vomissements, de vertiges, de saignements et de troubles digestifs, ainsi que de la fièvre et de la douleur peuvent survenir.

Il en va de même concernant les interruptions médicales de grossesse (IMG), réalisées pour des raisons médicales concernant la mère ou fœtus. Elles engendrent souvent une forte « culpabilité, un sentiment de vie sans but, un sentiment d’avoir perdu un bout de soi », souligne le Dr Chloé Arthuis, gynécologue-obstétricienne et Catherine Georgelin, sage-femme au CHU de Nantes. Et ces interruptions peuvent survenir tard, dans le second trimestre de la grossesse par exemple, voire parfois proche du terme. S’en suit une période de deuil périnatal plus ou moins longue à traverser.

Les fausses-couches, aussi précoces soient-elles, peuvent aussi être traumatisantes pour la femme. Qu’il s’agisse de la première ou de la troisième fausse-couche, qu’elle survienne extrêmement tôt dans la grossesse ou un peu plus tard : chacune pourra vivre les choses différemment. Mais la perte d’un embryon représente pour beaucoup la perte d’un enfant, une maternité projetée et désirée.

  • Source : Ameli.fr, Revue médicale suisse, www.questionssexualite.fr, sites consultés le 20 avril 2023 - Accompagnement des familles lors d’une IMG, Dr Chloé Arthuis, gynécologue-obstétricienne et Catherine Georgelin, CHU de Nantes, 2021

  • Ecrit par : Laura Bourgault - Édité par : Dorothée Duchemin

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