Baignade en mer : stop aux idées reçues
11 août 2017
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Cet été, pas question de laisser une rencontre avec une méduse ou une frayeur dans les vagues gâcher vos vacances. Pour vous permettre de profiter des plaisirs de la mer en toute sécurité, Jérémy Badré, maître-nageur-sauveteur à Montpellier, revient sur des fausses croyances qui ont la vie dure.
Il ne faut pas se baigner après avoir mangé. Rien n’empêche d’aller nager juste après le déjeuner. La digestion n’augmente pas les risques d’hydrocution. Attention en revanche si vous avez un peu trop bu : mieux vaut attendre d’être à nouveau en pleine possession de vos moyens avant d’aller faire un plouf.
La Méditerranée est plus sûre que l’Atlantique : faux !
Ne vous fiez pas aux apparences : si les vagues sont moins impressionnantes sur les plages méditerranéennes qu’au bord de l’océan, la prudence s’impose malgré tout. « Le littoral comporte lui aussi des dangers, souvent méconnus des baigneurs », rappelle Jérémy Badré. Attention notamment aux trous d’eau et aux courants forts qui se créent à proximité des digues de rochers appelées « épis ». « Quel que soit le lieu où l’on se trouve, le mieux est de s’informer des dangers spécifiques de la plage auprès du poste des nageurs-sauveteurs, de se baigner dans les zones surveillées et de ne jamais nager seul ».
L’urine apaise les piqûres de méduses : faux !
Les espèces fréquentant le littoral français ne sont pas dangereuses. Mais le contact avec leurs tentacules urticantes peut malgré tout provoquer une très douloureuse sensation de brûlure suivie d’éruptions inflammatoires en forme de traînées rougeâtres et noirâtres. Pour soulager ces symptômes, inutile de vous forcer à uriner sur votre peau. « Cette pratique ne sert absolument à rien », insiste Jérémy Badré. Commencez par rincer la zone atteinte avec de l’eau de mer. Otez ensuite les filaments collés à votre peau. Allez-y très doucement, avec une pince à épiler, un morceau de carton, en protégeant vos mains, car ils n’ont pas encore libéré leur venin. Ne frottez pas, ne faites pas saigner. Appliquez ensuite un antiseptique et une crème calmante. Au besoin, prenez un antalgique et/ou un antihistaminique. Consultez si la douleur persiste ou si l’aspect des lésions cutanées vous inquiète. En cas de maux de tête, nausées, vertiges, crampes musculaires, anxiété, anomalies respiratoires, appelez les secours.
Les bouées protègent de la noyade : à elles seules, faux !
D’après l’Association Française de Pédiatrie Ambulatoire, encore près de 25% des parents équipent leurs enfants, quel que soit leur âge, d’une bouée classique autour de la taille. Or cet équipement n’est en aucun cas un dispositif de sécurité, tout au plus doit-il être considéré comme un jouet. Seule une surveillance de tous les instants, associée au port de brassards homologués ou, mieux encore, de maillot-flotteur ou de Puddle Jumper, protège les plus jeunes de la noyade.
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Source : Interview de Jérémy Badré, membre de l’équipe de France de sauvetage sportif et d’AQUALOVE sauvetage à Montpellier, le 8 août 2017 ; Enquête mpedia.fr réalisée en ligne auprès de 659 mamans en mai 2016
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Ecrit par : Aurélia Dubuc – Edité par : Emmanuel Ducreuzet