Bancs solaires: l’interdiction aux ados, bénéfique pour la santé et l’économie

15 avril 2021

Si la France interdit déjà la pratique des bancs solaires aux moins de 18 ans, ce n’est pas encore le cas aux Etats-Unis et au Canada. Pourtant, les bénéfices en termes sanitaires et économiques sont largement favorables à cette interdiction. La preuve via un modèle prévisionnel établi par une équipe canadienne.

« Le bronzage artificiel n’est pas bon pour la santé », rappelle la DGCCRF. A tel point que les rayonnements UV artificiels sont classés cancérogènes certains pour l’être humain par le Centre international de recherche sur le cancer (Circ) depuis 2009. La raison ? « Les cabines de bronzage émettent des rayonnements à forte intensité, équivalant à l’exposition à un soleil tropical. Ces doses reçues lors des séances de bronzage artificiel se cumulent à celles reçues naturellement. Elles provoquent des dommages de l’ADN et augmentent le risque de cancers cutanés », détaille l’Anses. En particulier du mélanome.

Pour autant, seuls quelques pays dans le monde les ont totalement bannis, comme le Brésil et l’Australie. Ils restent autorisés – pour les adultes uniquement – dans de nombreux pays d’Europe, comme la France mais aussi l’Autriche, l’Espagne ou le Royaume-Uni. Les Etats-Unis et le Canada les autorisent aussi aux ados. L’interdiction pour les mineurs présente-t-elle un intérêt ? Si la réponse peut sembler évidente, une équipe canadienne a souhaité en démontrer les avantages afin de convaincre les autorités des pays encore trop laxistes.

15 101 mélanomes évités

En utilisant un modèle prévisionnel, l’équipe de David Goldstein de la University of Toronto et du Princess Margaret Cancer Centre a comparé les deux hypothèses suivantes aux Etats-Unis chez les 14-17 ans : d’un côté une interdiction aux ados des bancs solaires, de l’autre le maintien de leur autorisation aux mineurs.

Le résultat fournit un argument fort en faveur de l’interdiction. Celle-ci permettrait de prévenir l’apparition de 15 101 mélanomes et de 3 299 récidives de ces cancers cutanés parmi les 17,1 millions de mineurs américains. En termes économiques, cette décision entraînerait une économie de 61 dollars en lien avec les frais de santé directs et indirects par jeune. Le calcul reste positif en intégrant les pertes économiques que connaîtrait l’industrie du banc solaire en cas d’interdiction aux mineurs. Plus aucune raison de ne pas sauter le pas pour les pays d’Amérique du Nord.

  • Source : American Cancer Society – DGCCRF - Anses, avril 2021

  • Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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