Bientôt un vaccin contre la fièvre de Lassa ?
08 novembre 2019
Jarun-Ontakrai/Shutterstock.com
Chaque année, la fièvre de Lassa fait des milliers de victimes en Afrique de l’Ouest. Et pour cause, il n’existe aucun vaccin contre cette fièvre hémorragique. Du moins jusqu’à présent puisque des chercheurs de l’Institut Pasteur ont mis au point un candidat vaccin qui pourrait bien se montrer efficace.
La fièvre de Lassa est une fièvre hémorragique, endémique dans plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest, où elle infecte de 100 000 à 300 000 personnes par an et en tue de 5 000 à 6 000. C’est pourquoi l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a placé la fièvre de Lassa sur la liste des menaces épidémiques nécessitant une action urgente en recherche et développement.
En effet, à l’heure actuelle, une seule molécule a montré une efficacité contre le virus Lassa. Il s’agit de la ribavirine, un antiviral à large spectre. Malheureusement, comme le souligne l’Institut Pasteur, « ce traitement ne représente pas une solution satisfaisante au problème que pose la fièvre de Lassa dans les pays endémiques : pour être efficace, la ribavirine doit être administrée très précocement après l’infection. Or les signes cliniques du début de la maladie sont similaires à ceux observés pour d’autres pathologies, comme le paludisme ou la dysenterie, très fréquentes dans ces zones du globe. »
Un vaccin atténué de la rougeole…
Quant au vaccin, aucun n’a, jusqu’à présent, prouvé son efficacité. « Jusqu’à présent » car les choses pourraient être amenées à changer. Une équipe de l’unité de Biologie des infections virales émergentes à l’Institut Pasteur a testé sur modèle animal, « deux plateformes vaccinales basées sur des virus vivants atténués modifiés pour exprimer des antigènes de fièvre de Lassa »: une souche vaccinale recombinante de la rougeole qui a déjà conduit à des essais cliniques très positifs pour le chikungunya, et un virus Mopeia recombinant, proche du virus Lassa mais non pathogène pour l’homme.
Résultat, « les vaccins ont été bien tolérés et ont induit une protection contre la fièvre de Lassa après une seule immunisation. Le plus efficace, celui basé sur la ‘plateforme vaccinale rougeole’ devrait entrer en phase clinique chez l’Homme d’ici la fin de l’année. »