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C’est une découverte prometteuse qui pourrait permettre à des patients atteints de la maladie de Parkinson d’être diagnostiqués – et pris en charge – bien avant l’apparition des signes cliniques. Une étude, publiée jeudi 13 avril dans The Lancet Neurology, a montré que la protéine alpa-synucléine pouvait être utilisée comme biomarqueur de cette maladie dégénérative du cerveau.
Associée à des symptômes moteurs et des troubles cognitifs, la malade se caractérise également par la présence de dépôts d’une protéine, l’alpha-synucléine, dans le système nerveux. Cette protéine, corrompue, peut changer de forme et s’agglutiner au point de nuire aux cellules saines à proximité, impliquées dans le fonctionnement du cerveau, notamment la motricité, est-il expliqué dans le communiqué de presse de la University Texas Health de Houston (UTHealth Houston), qui a mené l’étude – cofinancée par la fondation Michael J. Fox.
L’un des auteurs de l’étude, le Pr. Claudio Soto, de la McGovern Medical School de l’UTHealth Houston, a mis au point une technologie brevetée permettant un diagnostic biochimique de la maladie de Parkinson, via l’alpha-synucléine. C’est cette technologie, visant à déceler une concentration trop élevée de la protéine chez les patients, qui a été testée sur 1 123 participants, entre juillet 2010 et juillet 2019 soit le plus vaste test jamais réalisé de cette innovation. Parmi eux, « 545 avaient la maladie de Parkinson, 163 étaient des témoins sains, 54 étaient des participants avec des scans sans preuve de déficit dopaminergique, 51 étaient des participants prodromiques et 310 étaient des porteurs non manifestes », précise The Lancet.
La recherche de la molécule a permis de détecter la maladie dans 87, 7 % des cas étudiés. Le test était négatif pour 96,3 % des témoins sains. Autre donnée prometteuse, 86 % des cas ne présentant que des signes avant-coureurs ou présymptomatiques de la maladie ont pu être détectés, des années avant l’apparition des symptômes cliniques. Ces résultats laissent ainsi présager « un diagnostic précoce avant des dommages importants au cerveau », note le communiqué.
Actuellement, la protéine corrompue ciblée ne peut être détectée que via une ponction lombaire, un geste invasif et douloureux. Les chercheurs espèrent améliorer sa mise en œuvre afin de détecter la protéine lors d’une simple prise de sang, d’une biopsie cutanée ou d’un prélèvement nasal.
A noter : Selon les estimations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), 8,5 millions de personnes souffraient de la maladie de Parkinson dans le monde en 2019. Pour l’heure, le diagnostic repose essentiellement sur l’observation clinique du patient.
Source : The Lancet Neurology, UTHealth Houston, OMS
Ecrit par : Dorothée Duchemin – Edité par Vincent Roche
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