Bisphénol A : danger confirmé pour l’enfant à naître
09 avril 2013
La présence de Bipshénol A est interdit dans les biberons depuis 2010. © Phovoir
Après trois années de travaux, l’ANSES rend public son rapport sur « l’évaluation des risques sanitaires associés au Bisphénol A ». Un avis qui confirme les effets délétères – déjà pointés du doigt par l’Agence en septembre 2011- de ce composé chimique. Ils concernent en particulier la femme enceinte et l’enfant à naître.
Ce travail a été réalisé dans le cadre d’une « expertise collective, pluridisciplinaire et contradictoire », par un groupe de scientifiques spécifiquement dédié aux perturbateurs endocriniens. Les chercheurs se sont notamment appuyés sur l’ensemble des études internationales disponibles.
Comment se fait l’exposition ?
L’alimentation contribue à plus de 80% de l’exposition de la population. Les principales sources (50%) sont les produits conditionnés en boîtes de conserve. « Il est très difficile de reconnaître avec certitude celles susceptibles de contenir du bisphénol A », précise l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES). Pour vous en prémunir, sachez que « les conserves en verre ne contiennent généralement pas de bisphénol A (à l’exception possible du vernis présent sur le bouchon). »
L’Agence a également identifié l’eau distribuée en bonbonnes de polycarbonate comme une source conséquente de BPA. Elle met en évidence un risque potentiel pour un enfant à naître dont la mère aurait été exposée. Les effets portent sur une modification de la structure de la glande mammaire, ce qui, à terme, pourrait favoriser un développement tumoral. « Il est très difficile en l’absence de mentions d’étiquetage précises (sur les contenants) d’être sûr de l’absence de bisphénol A », avertit l’ANSES. Néanmoins, un pictogramme sur lequel sont inscrits les initiales PC – voir ci-dessous- vous indique qu’il s’agit de polycarbonate.
Par ailleurs, les travaux ont conduit à identifier d’autres sources d’exposition, notamment liées à la manipulation de papiers thermiques comme les tickets de caisse ou les reçus de cartes bancaires.
Quel avenir pour le BPA ?
« Le Parlement a adopté en décembre 2012 une loi visant à la suspension de la fabrication, de l’importation, de l’exportation et de la mise sur le marché de tout conditionnement à vocation alimentaire contenant du bisphénol A », rappelle l’ANSES. « Cette nouvelle législation devrait conduire à une baisse très significative du niveau d’exposition, dont il conviendra d’évaluer l’impact dans le temps. Mais aussi de s’assurer de l’innocuité des substituts mis en place. »
En matière de recherche, l’ANSES recommande d’acquérir des « données scientifiques nouvelles sur la toxicité du bisphénol A en particulier pour les populations les plus sensibles, et de mieux caractériser les expositions. » L’Agence précise enfin qu’à ce jour, 73 alternatives possibles au bisphénol A ont été identifiées. A suivre donc…
Ecrit par : Vincent Roche –Edité par : David Picot