Boissons énergisantes : des fans dès… 3 ans

11 mars 2013

En Europe, un enfant de 3 à 10 ans sur cinq aurait consommé des boissons énergisantes au moins une fois au cours de l’année écoulée. Certains sont même « accros », au point d’en boire un litre par semaine ! L’ampleur du phénomène a de quoi interpeller dans la mesure où ces boissons sont des excitants du système nerveux. Et qu’elles « sont déconseillées aux enfants », comme le rappelait le Ministère de la santé dès 2009.

Ce résultat émane d’une étude réalisée par l’Agence européenne de Sécurité des Aliments (EFSA), sur la consommation des boissons énergisantes. Au total 52 000 personnes ont été interrogées dans 16 Etats membres. Le contexte de consommation (avec ou sans alcool, associé ou non à la pratique sportive…) a aussi été évalué.

Les 10-18 ans figurent parmi les plus gros consommateurs de ces boissons, puisque 7 sur 10 (68%) en ont bu au moins une fois lors des 12 derniers mois. Pour 12% d’entre eux, la consommation est même qualifiée d’« élevée et de chronique ». Ce qui correspond dans les faits… à 7 litres en moyenne par mois. Soit 25 canettes de 250 ml…

Un litre par semaine…

Environ un tiers (30%) des 18-65 ans affirme avoir bu ce type de boissons au moins une fois cours de l’année écoulée. Pour 12% d’entre eux, la consommation est élevée : 1 litre par semaine en moyenne. Certains (11%) expliquent même en boire au moins régulièrement « un litre en une fois ». Par ailleurs 56% de ces adultes associent ces breuvages à de l’alcool. Une proportion (53%) également retrouvée chez les 10-18 ans.

La surprise vient surtout des enfants de 3 à 10 ans : 18% affirment en avoir bu au moins une fois les mois précédents l’enquête. Mais surtout, 16% d’entre eux ont une consommation « élevée et chronique » puisqu’ils en ingurgitent en moyenne… 1 litre par semaine !

En 2009, le Ministère de la santé rappelait que ces boissons énergisantes contenaient des ingrédients (caféine, taurine et glucurunolactone ) pouvant entraîner une hyperexcitabilité, une irritabilité, une nervosité et une augmentation de l’anxiété. Pour toutes ces raisons :

  • Elles ne « doivent pas être associées à des boissons alcoolisées, des substances ou des médicaments ayant une action sur le système nerveux central ou des effets neurologiques » ;
  • Elles ne « doivent pas être consommées par des enfants ».

Des boissons inutiles pour le sport

Le Ministère prônait également la modération : « il est conseillé de ne pas dépasser les doses mentionnées, le cas échéant, sur les étiquettes », expliquait-il. « La consommation de boissons (…) ne doit dépasser plus de 125 ml par jour. Soit, la contenance d’une demi-cannette standard (250 ml) ».

Les autorités appelaient enfin le grand public à ne pas confondre « ces produits énergisants avec les boissons dites ‘énergétiques’ qui répondent, en principe, aux besoins spécifiques des sportifs. Elles ne sont pas formulées pour être consommées lors des périodes d’effort intense ». Or d’après le travail de l’EFSA, 52% des consommateurs adultes et 41% des adolescents l’associent encore à la pratique d’une activité sportive.

Les messages de santé publique peineraient donc à se faire entendre face aux efforts de marketing déployés par les fabricants de ces boissons énergisantes. Il n’est d’ailleurs pas rare de voir des jeunes femmes démarcher  les sportifs directement dans les  salles de remise en forme, canettes à la main. Ce fut encore le cas la semaine passée dans l’une d’elles, à Nantes…

Et rendez-vous ici pour ne plus confondre boissons énergisantes et boissons énergétiques (pour le sport).

 Ecrit par : David Picot – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

  • Source : EFSA, 6 mars 2013 – Ministère de la Santé, 19 mai 2009

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