Botulisme en Indre-et-Loire : symptômes, traitement et prévention

10 septembre 2024

Cinq personnes ont été hospitalisées, présentant des symptômes évocateurs du botulisme, dans le Centre-Val-de-Loire. Du pesto artisanal, mal stérilisé, est suspecté de les avoir rendues malade. Le ministère de la Santé a lancé une alerte ce mardi. Quels sont les symptômes de cette maladie et comment la prévenir ?

Quelques mois seulement après les 16 cas de botulisme à Bordeaux (Gironde) dont un mortel, cinq personnes ont été hospitalisées dans le Centre-Val-De-Loire après la survenue de symptômes évocateurs de la maladie. Le ministère de la Santé indique dans un communiqué du mardi 10 septembre, qu’il s’agit de cas probables de botulisme, dans l’attente de l’expertise biologique menée par l’Institut Pasteur sur les restes de repas qui lui ont été envoyés. Les résultats devraient être disponibles d’ici deux jours.

Une stérilisation à risque

Les patients sont tombés malades après un repas familial et la consommation de pesto à l’ail des ours d’un producteur artisanal, « O petits Oignons ». « La Direction Départementale de la Protection des Populations d’Indre-et-Loire (DDPP) a immédiatement mené les investigations auprès du producteur de ces conserves. Les conditions artisanales de production ne permettant pas de garantir la stérilisation des bocaux, un rappel de l’ensemble des bocaux fabriqués a donc été décidé immédiatement par précaution (toutes dates de fabrication, toutes dates limites d’utilisation optimale –DLUO) », indique le ministère.

Les toxines responsables de la maladie

L’agent pathogène impliqué dans le botulisme est la bactérie Clostridium Botulinum (C. botulinum). Elle se multiplie dans des conditions dites anaérobies, c’est-à-dire qu’il n’y a pas ou peu d’oxygène. La bactérie se multiplie et produit des toxines qui sont responsables de la maladie. Le botulisme alimentaire survient chez l’homme après la consommation d’aliments mal conservés et mal stérilisés, à faible teneur en oxygène et contaminés par les toxines botuliques (conserves, bocaux, emballages sous vide).

Le ministère enjoint les personnes qui détiennent des produits de la marque, vendus en Indre-et-Loire, à ne pas les consommer. Quant à celles qui les auraient consommés, elles sont appelées à consulter un médecin sans délai en cas de symptômes.

Quels sont les symptômes du botulisme ?

La durée moyenne d’incubation du botulisme est de 12 à 36 heures mais peut varier de 2 heures à 8 jours, en fonction de la quantité de toxine ingérée. Les symptômes sont :

  • une atteinte oculaire (défaut d’accommodation, vision floue) ;
  • une sécheresse de la bouche (associée à une difficulté de déglutition, voire d’élocution) ;
  • des troubles digestifs (douleurs abdominales, nausées, vomissements, diarrhées) ;
  • des troubles neurologiques (responsables d’un risque de fausses routes).

« Dans les formes avancées, les symptômes évoluent vers une paralysie descendante des membres et des muscles respiratoires. C’est cette insuffisance respiratoire qui entraîne le décès », ajoute l’Institut Pasteur.

Le diagnostic est posé par l’examen clinique. Des tests en laboratoire permettent de le confirmer. Ces tests « visent à mettre en évidence la toxine dans l’échantillon alimentaire suspecté d’être à l’origine de l’intoxication, ou la bactérie à partir des selles issues du malade ».

Quels sont les traitements ?

Le traitement du botulisme repose sur une prise en charge symptomatique, avec, dans les formes sévères, des soins respiratoires intensifs avec une ventilation assistée. Lors d’une prise en charge précoce (dans les heures ou les premiers jours qui suivent le début des symptômes), un traitement anti-toxine peut être administré.

Les traitements antibiotiques ne peuvent être efficaces que dans les cas de botulisme par blessure.

Un vaccin existe mais il est réservé à certaines catégories de personnes (comme les militaires), pouvant causer des effets secondaires importants.

Comment prévenir le botulisme ?

Pour éviter de tomber malade, il est recommandé de :

  • de nettoyer très soigneusement les aliments avant de les mettre en conserve ;
  • de respecter scrupuleusement les règles de stérilisation ;
  • de ne pas consommer les boîtes de conserve bombées ou déformées ;
  • de ne pas consommer les boîtes dégageant une odeur suspecte ;
  • de ne pas consommer les boîtes qui ne font pas de bruit à l’ouverture (entrée d’air) ;
  • pour les jambons et charcuterie familiale, de respecter les concentrations de sel et le temps de saumurage
  • de respecter la chaîne du froid ;
  • de respecter les dates limites de consommation.
  • Source : Anses, Santé publique France, Institut Pasteur, ministère de la Santé

  • Ecrit par : Dorothée Duchemin – Edité par Emmanuel Ducreuzet

Aller à la barre d’outils