BPCO : 7 indicateurs pour un meilleur suivi
14 avril 2022
Comment améliorer la prise en charge des patients atteints d’une bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) ? Les précisions de la Haute autorité de Santé (HAS) sur les différentes étapes du suivi que sont le dépistage, la surveillance et la médication post-hospitalisation.
En France, 3 millions de patients souffrent d’une bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO). Maladie chronique respiratoire trouvant son origine dans le tabagisme chronique ou l’exposition sur une longue durée à des substances toxiques ou irritantes.
Zoom sur les 7 indicateurs* sur lesquels jouer pour améliorer la qualité du suivi des patients :
– Le dépistage par la spirométrie ou d’explorations fonctionnelles respiratoires (EFR) indispensable pour « ralentir l’évolution de la maladie et diminuer la fréquence et la sévérité des complications ». Seuls 21,3% des patients à risque bénéficient de ce dépistage ;
– La vaccination contre la grippe en prévention des exacerbations. Mais seuls « 52,7% des patients atteints de BPCO sont vaccinés contre la grippe et ce taux tombe à 33% chez les moins de 65 ans » ;
– La réalisation d’explorations fonctionnelles respiratoires (EFR) « pour surveiller la fonction respiratoire et ajuster ou renforcer les traitements si nécessaire. Elle n’est réalisée que pour 34,2% des patients ».
Après une hospitalisation pour exacerbation de BPCO :
– Le suivi médical des patients dans les 7 jours garant de la continuité des soins « mis en place chez seulement 41,9 % des patients » ;
– Le suivi par le pneumologue dans les 60 jours pour « ré-évaluer les besoins du patient et ajuster le traitement à moyen terme ». A ce jour, cette surveillance ne concerne que « 30,9% des patients suivis sur cette période » ;
– Le remboursement d’un traitement de bronchodilatateur de longue durée d’action dans les 90 jours pour « améliorer la fonction respiratoire. Un traitement de référence poursuivi ou initié par 74% des patients, et seulement 58% des plus de 85 ans » ;
– Les soins de rééducation dans les 90 jours après une hospitalisation « recommandés pour améliorer la qualité de vie et diminuer la mortalité et le risque de ré-hospitalisation ». A ce jour, seuls 31,1% des patients en bénéficient, même si une amélioration a été constatée chez les patients plus âgés : ce taux atteint 42% chez les plus de 85 ans.
A noter que « le nombre d’hospitalisations pour exacerbations de BPCO a augmenté de 15,5% de 2007 à 2012 et causé environ 18 000 décès en 2014 ».
Précieuse adhésion aux soins
« Il est important de noter que ces résultats ne dépendent pas uniquement des pratiques des professionnels mais aussi de l’acceptabilité par le patient de sa maladie et de son adhésion aux soins, examens et traitements, et enfin des possibilités d’accès aux soins (plateaux techniques, professionnels) », rappelle la HAS.
Les professionnels de santé pourront s’approprier ces indicateurs pour « déployer sur le terrain des plans d’actions ». Et ce à l’échelle locale pour répondre aux besoins spécifiques d’un territoire. « Une expérimentation va ainsi démarrer en avril dans les Hauts-de-France. »
*la publication de ces 7 indicateurs issus du Système national des données de santé s’inscrit « dans le cadre du chantier ‘qualité et pertinence’ de la stratégie “Ma santé 2022”, co-piloté par l’Assurance Maladie (Cnam) et la Haute Autorité de santé », données HAS
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Source : Haute autorité de Santé (HAS), le 4 avril 2022
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Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Emmanuel Ducreuzet