Brendan Fraser : l’obésité morbide sur grand écran
15 mars 2023
Brendan Fraser vient d’être récompensé aux Oscars pour sa prestation dans le film The Whale. Il y incarne un personnage atteint d’obésité morbide. Faisons le point sur cette pathologie métabolique réduisant l’espérance de vie.
Ce dimanche 12 mars, l’acteur américain Brendan Fraser a été récompensé lors de la 95ème cérémonie des Oscars, pour sa prestation dans le film The Whale (La baleine). Une réalisation de Darren Aronofsky (Black Swan, Requiem for a dream… ) dans laquelle Brendan Fraser joue le rôle d’un patient souffrant d’obésité morbide.
Un IMC supérieur à 40
Pour incarner le personnage de The Whale, Brendan Fraser a porté des dizaines de kilos de prothèses permettant de mimer les couches de masse graisseuse caractéristique de l’obésité morbide, autrement appelée obésité massive. Une maladie diagnostiquée dès lors que l’indice de masse corporelle (IMC) est égal ou supérieur à 40 kg/m². Ce dernier étant compris entre 35,0 et 39,9 kg/m² dans l’obésité sévère, entre 30,0 et 34,9 kg/m² quand elle reste modérée.
Les principales complications liées à l’obésité en règle générale, encore plus quand elle est morbide, relèvent de maladies articulaires, de troubles hormonaux, de maladies hépatiques, de maladies rénales. Ou encore de maladies respiratoires, d’un diabète, de maladies cardiovasculaires (hypertension artérielle, athérosclérose, infarctus du myocarde…) et de cancers (notamment les tumeurs du foie, des reins, de l’utérus).
La prise en charge de cette obésité sévère repose sur :
- des mesures hygiéno-diététiques ;
- un suivi psychologique :
- des consultations en diététique ou en nutrition ;
- des séances d’éducation thérapeutique ;
- un traitement médicamenteux ;
- la chirurgie bariatrique en dernier recours, lorsque les solutions citées précédemment ne suffisent pas à déclencher une perte de poids suffisante et pérenne. Pour pouvoir en bénéficier, les patients doivent avoir un indice « de masse corporelle (ou IMC) > 40 kg/m², ou > 35 kg/m² associé à une complication (diabète de type 2, hypertension artérielle, syndrome d’apnée-hypopnée obstructive du sommeil)», étaye l’Assurance-maladie. Le critère d’âge importe aussi : il faut avoir entre 18 à 60 ans pour pouvoir prétendre à la chirurgie bariatrique. Le patient ne doit par ailleurs pas présenter de « contre-indication d’ordre psychologique ni de risque opératoire particulier ».
Des kilos émotionnels
Cette obésité, si elle peut être d’origine génétique, est, dans le cas du personnage interprété par Brendan Fraser, la conséquence d’une hyperphagie boulimique. Il s’agit là d’un trouble du comportement alimentaire (TCA) consistant à ingérer le plus d’aliments possible, sans aucune connexion avec la sensation de faim ni de plaisir.
Ces crises viennent compenser une charge émotionnelle et beaucoup de non-dits, jusqu’au jour où une prise en charge psychologique / psychiatrique et nutritionnelle peut venir démêler l’histoire et alléger la charge, mentale comme physique. Les thérapies comportementales et cognitives s’avèrent à ce niveau particulièrement efficaces.
De quoi s’agit-il ? « D’un travail sur le comportement et les pensées, opinions et croyances, que l’on appelle les cognitions », souligne le site Ameli.fr. « Cette thérapie ne cherche pas l’origine des problèmes mais vise à traiter les manifestations visibles. C’est une psychothérapie courte, visant toujours à la résolution d’un problème précis. Pour cela, elle agit concrètement sur les comportements problématiques, en cherchant à modifier les pensées (cognitions) et les émotions (ex. : angoisse). »
En chiffres
L’obésité, affecte 8,5 millions de patients. « Au total, il existe près de deux millions de personnes qui souffrent d’une obésité morbide en France », souligne le Dr Stéphane Servajean sur son site https://www.chirurgie-bariatrique.paris/.
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Source : Ameli.fr, site consulté le 13 mars 2023
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Ecrit par : Laura Bourgault - Édité par : Emmanuel Ducreuzet