Bronchiolite : une vaccination de la mère désormais recommandée
13 juin 2024
La Haute Autorité de santé recommande le vaccin Abrysvo, à administrer chez la mère durant la grossesse, pour prévenir les infections par le VRS, virus responsable de la bronchiolite chez les nourrissons. Les parents pourront choisir entre le vaccin et Beyfortus, traitement préventif contre le VRS, recommandé chez les nouveau-nés. Mais comment faire le bon choix ?
Après Beyfortus, la Haute Autorité de santé valide un nouveau moyen de prévention de la bronchiolite chez les nourrissons. Dès le mois de septembre, sous réserve de la décision du remboursement par l’Assurance maladie, les parents pourraient avoir le choix entre Beyfortus, un traitement préventif (une immunisation passive) à administrer au nouveau-né contre les infections par le virus respiratoire syncytial, et Abrysvo, une vaccination destinée aux femmes au huitième mois de grossesse. Il avait obtenu en août 2023 une autorisation de mise sur le marché européen. « Il est indiqué pour la protection contre les maladies des voies respiratoires inférieures causées par le VRS chez les nourrissons de la naissance jusqu’à l’âge de 6 mois, à la suite de l’immunisation de la mère pendant la grossesse », note la HAS dans un communiqué.
Saisie par le ministère de la Santé, la HAS a suivi l’avis européen, s’appuyant sur les résultats de l’étude MATISSE : une réduction de 81,8 % à 3 mois et de 69,4 % à 6 mois des infections respiratoires sévères liées au VRS, ainsi qu’une réduction de 67 % à 3 mois, et de 56,8 % à 6 mois des hospitalisations liées au VRS.
Ces deux stratégies sont alternatives et les parents devront faire un choix, le plus éclairé possible, entre les deux.
Bons et mauvais points du vaccin
Quels sont les avantages de la vaccination maternelle ?
- Pas d’injection pour le nouveau-né ;
- Protection dès la naissance contre le VRS ;
- Une possible résistance accrue face à certaines mutations du virus.
Quels sont les inconvénients ?
- L’efficacité est réduite si trop peu d’anticorps sont fabriqués par la mère et/ou transmis au nouveau-né ;
- L’efficacité du vaccin baisse progressivement et ne dure que jusqu’aux 6 mois du bébé ;
- Une augmentation des naissances prématurées a été mise en évidence avec un vaccin maternel autre que Abrysvo, qui fait par conséquent l’objet d’une surveillance renforcée. C’est d’ailleurs pour cet éventuel risque que la vaccination n’est envisagée qu’au 8e mois de grossesse (entre les 32e et 36e semaines d’aménorrhée).
Bons et mauvais point de l’immunisation des bébés
Quels sont les avantages de Beyfortus ?
- Efficacité confirmée en vie réelle depuis septembre 2023 ;
- Efficacité et sécurité pour les nouveau-nés prématurés ;
- Peut être administré jusqu’au 2 ans du bébé.
Quels sont les inconvénients de Beyfortus ?
- Nécessité de réaliser une injection sur le nourrisson, et cela le plus tôt possible ;
- Risque d’émergence de mutations virales susceptibles de diminuer à terme la sensibilité du VRS au Beyfortus, justifiant l’intérêt de disposer d’une alternative vaccinale.
Dans trois situations précises, l’anticorps monoclonal Beyfortus doit être privilégié :
- lorsque la vaccination ne sera probablement pas efficace (nouveau-nés prématurés, intervalle de moins de 14 jours entre la vaccination et la naissance) ;
- dans le cas d’une nouvelle grossesse chez une mère précédemment vaccinée, faute de données disponibles sur la sécurité et l’efficacité d’une dose additionnelle de vaccin ;
- lorsque la mère est immunodéprimée (en l’absence de données d’efficacité et d’immunogénicité du vaccin dans cette population).
Compte tenu du caractère saisonnier du VRS, la HAS recommande la tenue concomitante de la campagne de vaccination des mères et d’immunisation des nouveau-nés, de septembre à janvier. Le vaccin pourra être administré en même temps que celui de la grippe mais avec un intervalle de deux semaines avant une vaccination contre la diphtérie-tétanos-coqueluche (dTca). Chaque année en France, près de 30 % des nourrissons de moins de deux ans souffrent d’une bronchiolite, causée dans près de trois quarts des cas par le VRS.