Cancer : booster l’immunité contre le mésothéliome malin

09 février 2015

Pour traiter le mésothéliome malin, un cancer touchant la plèvre, des chercheurs nantais tentent de stimuler le système immunitaire. Pour ce faire, ils travaillent sur l’utilisation de nanomédicaments. Explications.

Le mésothéliome malin est une tumeur se développant majoritairement au niveau de la plèvre, et plus rarement du péritoine et du péricarde. Très agressif, ce cancer résulte pour 80% d’une exposition professionnelle à l’amiante, matériau largement utilisé avant les années 1990 comme isolant thermique. C’est pourquoi le département de Loire-Atlantique présente un taux de mésothéliome malin trois fois supérieur à la moyenne nationale, en raison de la forte activité des chantiers navals de Saint-Nazaire.

C’est dans ce département, à Nantes, que pour combattre cette tumeur au pronostic sombre, le Dr Christophe Blanquart et son équipe du centre de recherche en cancérologie Nantes-Angers travaillent sur un traitement destiné à « réveiller » le système immunitaire des malades. En effet, « avec ce cancer, il y a très peu de réponse spontanée du système immunitaire », souligne le Dr Blanquart. « Nous avons pour objectif d’activer des cellules immunitaires capables de reconnaître les cellules tumorales et de les détruire. »

Drogues épigénétiques et nanomédicaments

Pour y parvenir, le spécialiste en sciences pharmaceutiques et son équipe utilisent des drogues épigénétiques, transportées par des nanovecteurs. « Les résultats de cette thérapie in vitro et sur des modèles animaux murins sont bons », indique-t-il. « Nous avons pu obtenir que des cellules immunitaires apparaissent et reconnaissent la tumeur comme telle dans ces expériences. » Par ailleurs, « utilisés contre certaines leucémies, ces médicaments s’avèrent efficaces. » Toutefois, les tumeurs solides, comme le mésothéliome malin, semblent plus difficiles à cibler sur l’homme. « Un des défis à relever est de créer un médicament capable d’être adressé uniquement à la tumeur », ajoute-il.

Actuellement, il n’existe pas de traitement efficace contre ce cancer qui se développe lentement, sur 20 à 40 ans. Résultat, l’espérance de vie après le diagnostic est en moyenne de 9 mois. Améliorée de seulement 3 mois par la chimiothérapie.

  • Source : interview du Dr Christophe Blanquart et son équipe du centre de recherche en cancérologie Nantes-Angers (INSERM UMR 892/CNRS 6299), 3 février 2015

  • Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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