Cancer de la prostate : des biopsies ciblées
05 juin 2013
Le Dr Eric Potiron réalise une biopsie à l’aide d’Urostation à la clinique urologique Nantes Atlantis. ©Destination Santé
Le diagnostic du cancer de la prostate repose en grande partie sur la biopsie. Laquelle consiste à prélever des échantillons prostatiques par voie transrectale, pour ensuite les analyser. La difficulté : prélever au bon endroit, c’est-à-dire dans la zone que l’on suspecte être porteuse d’une tumeur. Pour améliorer la précision de cet examen, le chirurgien-urologue dispose lors de l’intervention, dans certains centres hospitaliers français, d’une console (développée par la société Koelis). Cette dernière associe le cliché de l’imagerie par résonance magnétique (IRM) à l’échographie per-opératoire. Cet appareil présente plusieurs avantages : il permet des biopsies plus fiables et moins nombreuses. Un vrai plus pour les patients.
« L’IRM est la technique d’imagerie médicale la plus performante pour déterminer une zone suspecte dans la prostate », explique le Dr Eric Potiron, chirurgien-urologue à la clinique urologique Nantes Atlantis. Or « la biopsie se réalisant à l’aide d’instruments métalliques, il est impossible de faire une IRM en cours d’opération ». Aujourd’hui, la plupart des prélèvements sont effectués par voie transrectale, à l’aide d’une échographie en temps réel. Mais « cette technique d’imagerie seule n’est pas fiable. » Résultat, « il arrive de prélever une vingtaine de carottes de prostate sans réussir à ‘viser’ la tumeur suspecte », poursuit-il.
Voilà pourquoi Urostation a été mise au point. Il s’agit d’un outil d’imagerie permettant de superposer l’image d’une IRM prostatique – réalisée avant l’opération – à celle d’une échographie en 3D en temps réel. « Les instruments nécessaires pour la biopsie modifiant la forme de l’organe, l’Urostation adapte l’image de l’IRM aux changements observés à l’échographie », précise Eric Potiron.
Vers moins de prélèvements
Aujourd’hui, 12 appareils sont disponibles dans le monde. Essentiellement aux Etats-Unis et au Japon, mais également en Europe (notamment en Belgique, en France, en Suède et en Suisse). Cette station permet d’améliorer la localisation et donc le prélèvement d’échantillons de la tumeur. Mais « il est encore prématuré de ne recourir qu’à une seule biopsie», indique le Dr Potiron. Même si les effets indésirables, comme les prostatites (des infections bactériennes) sont moins fréquentes, puisque l’on effectue moins de prélèvements.
En effet, « si l’IRM permet d’identifier une masse dans la prostate, elle ne donne pas la possibilité d’affirmer, avec une absolue certitude, qu’il n’y a rien autour de la tumeur », précise-t-il. Par conséquent, la procédure nous impose de réaliser plusieurs prélèvements ». Toutefois, « Urostation nous permet de diminuer le nombre de biopsies et surtout de viser juste ».
Ecrit par : Dominique Salomon – Edité par : Emmanuel Ducreuzet