Cancer de l’ovaire : ces trois symptômes qui doivent alerter

04 septembre 2024

Evoluant à bas bruit, le cancer de l’ovaire est souvent dépisté à un stade déjà avancé. Pourtant, selon une étude britannique, être attentif à trois symptômes précis pourrait permettre de détecter la maladie à un stade précoce.

Les cancers de l’ovaire sont souvent détectés à un stade avancé, plus difficiles à traiter. En cause : des symptômes peu spécifiques et des premiers signes qui surviennent alors que la maladie est déjà avancée. Parmi les cancers de l’ovaire, le carcinome séreux de haut grade est le cancer de l’ovaire le plus répandu et correspond à environ 50 à 70 % des tumeurs épithéliales. « Très souvent, la tumeur est découverte à un stade III ou IV », précise la Ligue contre le Cancer.

Ainsi, alors que la survie à 5 ans est de 93 % chez les femmes diagnostiquées à un stade précoce (I et II), elle tombe à 13 % chez les femmes diagnostiquées aux stades III et IV. Pourtant de plus en plus de preuves suggèrent que les symptômes surviennent 3 mois à 3 ans précédant le diagnostic. Mais une récente étude, publiée dans The International journal of gyncecological cancer, vient bousculer les croyances.

Trois symptômes en particulier doivent alerter et justifient des investigations urgentes – un dépistage déclenché par les symptômes.

  • Les douleurs abdominales ;
  • Les ballonnements ou gonflements abdominaux ;
  • Une sensation de satiété peu de temps après avoir commencé à manger.

Détection d’un cancer agressif à un stade précoce chez 1 femme sur 4  

Alors que le Royaume-Uni déclenche un dépistage du cancer de l’ovaire chez les femmes présentant ces symptômes, des chercheurs de l’Université de Birmingham ont voulu savoir si le protocole était véritablement efficace. Entre juin 2015 et juillet 2022, sur 1 741 femmes participant à l’étude Refining Ovarian Cancer Test accuracy Scores (ROCkeTS), 119 ont reçu un diagnostic de cancer de l’ovaire de haut grade. Et chez une de ces femmes sur quatre (30 femmes, 25 %), le cancer a pu être détecté à un stade précoce. Le tissu cancéreux a pu être totalement retiré chez 73 femmes (61 %) et presque totalement retiré chez 15 % d’entre elles. Dans 9 cas, la tumeur était inopérable.

« Nos chiffres démontrent que dans un contexte réel, les tests basés sur les symptômes peuvent potentiellement conduire au diagnostic d’un cancer de l’ovaire séreux de haut grade avec une faible propagation de la maladie et aboutir à une proportion élevée d’ablation chirurgicale complète du cancer », écrivent les chercheurs. « Plus important encore, nos résultats soulignent l’importance d’accroître la sensibilisation aux symptômes du cancer de l’ovaire pour faciliter un diagnostic plus précoce via une orientation vers la voie accélérée afin d’améliorer les résultats des patients. »

A noter : en France, 5 348 cancers de l’ovaire ont été diagnostiqués en 2023, 3 935 décès ont été enregistrés en 2020. Aucun examen de dépistage n’est réalisé. C’est l’examen gynécologique qui entrainera, le cas échéant, des explorations supplémentaires, IRM, échographie et la recherche systématique de la protéine CA 125, marqueur tumoral du cancer de l’ovaire.

  • Source : British medical Journal, University of Birmingham, La Ligue contre le cancer, Santé publique France

  • Ecrit par : Dorothée Duchemin – Edité par Emmanuel Ducreuzet

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