Cancer de l’ovaire : quels métiers sont les plus à risque ?

12 juillet 2023

Une étude publiée dans le Journal Occupational & Environmental Medicine met en lumière la relation entre le cancer de l’ovaire et certaines professions. Les coiffeuses et les esthéticiennes seraient les plus exposées.

L’âge, une prédisposition génétique, une exposition prolongée aux œstrogènes et à un traitement hormonal de la ménopause, le tabagisme ou encore l’exposition à l’amiante figurent parmi les facteurs de risques connus du cancer de l’ovaire. Une récente étude publiée dans la revue Occupational & Environmental Medicine fait en outre le lien entre ce type de cancer et l’environnement de travail, notamment dans la coiffure et l’esthétisme.

Les chercheurs ont analysé les parcours professionnels, modes de vie et antécédents de 491 femmes de 18 à 79 ans, atteintes d’un cancer de l’ovaire. Toutes ont été diagnostiquées entre 2010 et 2016 dans sept hôpitaux de Montréal. Leurs données ont été comparées à celles de 897 femmes qui n’étaient pas atteintes d’un cancer de l’ovaire.

L’équipe scientifique a aussi évalué la relation entre l’exposition aux 29 agents les plus courants dans l’environnement professionnel et le risque de développer un cancer de l’ovaire. 18 agents semblent particulièrement à risque dont la poudre de talc, l’ammoniac, le peroxyde d’hydrogène, les fibres synthétiques, les fibres de polyester, les colorants et pigments organiques, la cellulose ou encore les produits chimiques naturellement présents dans l’essence et les agents de blanchiment.

Quels sont les métiers en première ligne ?  

Travailler durant 10 ans ou plus en tant que coiffeuse, barbière ou esthéticienne a ainsi été associé à un risque trois fois plus élevé de cancer de l’ovaire. En cause : l’exposition prolongée à 13 agents dont l’ammoniac, le peroxyde d’hydrogène, les colorants et pigments organiques et les agents de blanchiment. Du côté des barbières, le recours très fréquent au talc – dont beaucoup contient encore de l’amiante – est pointé du doigt.

Autre domaine professionnel problématique, avec un doublement du nombre de cancers, la comptabilité. Des analyses supplémentaires sont nécessaires, mais les chercheurs estiment que le risque serait cette fois lié au mode de vie sédentaire dans ce secteur.

Dans le secteur du bâtiment, le risque est quasiment multiplié par trois et travailler plusieurs années dans l’industrie du textile présenterait également un risque accru de 85 % de cancer de l’ovaire. Les femmes travaillant dans les métiers liés à l’industrie du papier et de la vente sont également plus exposées que les autres selon les résultats de l’étude.

Des recherches plus spécifiques devront être menées afin de déterminer si l’environnement de travail, un agent en particulier ou une combinaison d’agents est directement responsable de cancers de l’ovaire.  

A noter : En 2020, le nombre estimé de nouveaux cas de cancer de l’ovaire était estimé à 5 320 cas. La même année, les décès recensés s’élevaient à 3 935 cas.

  • Source : Occupational environment and ovarian cancer risk, Occupational & Environmental Medecine, 10 juillet 2023

  • Ecrit par : Dorothée Duchemin – Edité par  : Vincent Roche

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