Cancer : des cellules cannibales résistent à la chimiothérapie
17 septembre 2019
Giovanni Cancemi/shutterstock.com
Pourquoi la chimiothérapie ne fonctionne-t-elle pas toujours ? Beaucoup de mystères perdurent à ce sujet. Mais une nouvelle piste est mise en avant : les cellules cancéreuses se mangeraient entre elles pour devenir plus résistantes au traitement.
« Certaines cellules cancéreuses survivent à la chimiothérapie en mangeant leurs cellules voisines, également tumorales », indiquent des chercheurs américains de la Nouvelle-Orléans (Etats-Unis)*. « Cet acte de cannibalisme fournit aux cellules l’énergie nécessaire pour rester en vie et déclencher une rechute après la fin du traitement. »
En effet, « on a pu observer dans le cas de cancer du sein, en laboratoire et chez la souris, que les cellules tumorales engloutissent leurs voisines pour rester en vie », atteste le Pr Crystal A. Tonnessen-Murray, principal auteur de l’étude. Ce phénomène a aussi été observé dans le cas de cancer du poumon et des os.
Ce que l’on savait déjà
Ce phénomène de résistance n’est pas le seul mis en œuvre par les cellules cancéreuses. Ainsi, « lors d’une chimiothérapie, les médicaments, comme la doxorubicine, tuent les cellules cancéreuses en détruisant leur ADN. » Mais les survivantes peuvent tout à fait continuer de nourrir la tumeur. Un phénomène notamment observé dans le cas de cancers du sein. « Au lieu de se désintégrer sous l’effet de la chimiothérapie, certaines cellules stoppent leur prolifération. Elles entrent dans un état de veille, mais restent actives sur le plan métabolique. » Et « en plus de survivre à la chimiothérapie, ces cellules dites sénescentes produisent tout un tas de molécules inflammatoires et autres composants impliqués dans la croissance tumorale ».
« La connaissance de ce processus cannibale est très importante pour comprendre la rechute de certains cancers. » Et pour « ouvrir de nouvelles voies thérapeutiques en inhibant ce mécanisme cellulaire ».
*Tulane University School of Medicine
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Source : Journal of Cell Biology, le 17 septembre 2019
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Ecrit par : Laura Bourgault – Edité par : Emmanuel Ducreuzet