Cancer du col de l’utérus : un dépistage indispensable
26 janvier 2021
Il est efficace mais encore insuffisamment pratiqué. De qui parle-t-on ? Du dépistage contre le cancer du col de l’utérus, la clé d’une prise en charge précoce de lésions précancéreuses. Faisons le point à l’occasion de la Semaine européenne de prévention et de dépistage du cancer du col de l’utérus, organisée du 24 au 30 janvier.
En France, 40% des femmes ne participent pas ou pas régulièrement au dépistage du cancer du col de l’utérus. Un chiffre insuffisant pour lutter à large échelle contre l’un des seuls cancers dont le pronostic ne cesse de se dégrader. Cette tumeur est précisément à l’origine de 3 000 nouveaux cas et 1 100 décès chaque année en France. « Son taux de survie à 5 ans est passé de 68% (période 1989/1993) à 62% (période 2005/2010) », renseignent les spécialistes de l’Institut national du cancer (INCa).
Piqûre de rappel
Le dépistage s’adresse à toutes les femmes âgées de 25 à 65 ans. Ce dernier comprend « un prélèvement cytologique (frottis ndlr) à réaliser tous les 3 ans après deux prélèvements normaux à un an d’intervalle ». continue l’INCa. Chaque année, cet examen permet de détecter 35 000 lésions pré-cancéreuses, de repérer les femmes particulièrement à risque, et de mettre en place une prise en charge adaptée. Ces lésions peuvent en effet « nécessiter un traitement ou une surveillance gynécologique particulière avec parfois des retentissements importants sur l’avenir obstétrical de la femme, dont le risque d’accouchement prématuré ».
« En participant régulièrement au dépistage, chaque femme diminuera son risque de développer un cancer du col de l’utérus. » Et à l’échelle globale, l’éradication du cancer du col de l’utérus pourrait devenir réelle. « L’objectif est d’augmenter le taux de couverture de 20 points pour atteindre les 80% et de réduire de 30% l’incidence et la mortalité par cancer du col de l’utérus à 10 ans. »
Couverture médicale, tests anti-HPV et vaccination
Pour un accès égal au dépistage, les femmes sont remboursées « à 100% (sans avance de frais) par les régimes d’Assurance-maladie pour les femmes n’ayant pas réalisé d’examen au cours des trois dernières années ».
L’efficacité de ce dépistage est aujourd’hui complétée par le test HPV, proposé en première intention aux femmes de plus de 30 ans car jugé plus pertinent que le prélèvement cytologique dans cette catégorie d’âge.
Enfin côté prévention, la vaccination anti-papillomavirus humains (HPV) est proposée aux filles et garçons entre 11 et 14 ans, avec un rattrapage possible de 15 à 19 ans, et jusqu’à 26 ans pour les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes. Tous les cancers du col de l’utérus sont en effet liés aux virus de la famille des papillomavirus humains (HPV)*. Pour rappel, ces virus se transmettent par voie sexuelle. « Le préservatif, qui protège contre de nombreuses infections sexuellement transmissibles, ne protège que partiellement contre les HPV », conclut l’INCa.
A noter : vous souhaitez vous faire dépister et/ou vacciner ? Parlez-en à votre médecin traitant, à votre gynécologue ou à votre sage-femme qui pourra réaliser l’examen ou vous le prescrire.
*le virus HPV est à l’origine du cancer du col de l’utérus, du pénis, de la vulve, du vagin, de l’anus, des voies aéro-digestives supérieures (cancers ORL)