Cancer du poumon: les bénéfices avérés du sevrage tabagique

27 juillet 2021

Arrêter de fumer après le diagnostic d’un cancer du poumon améliore la survie et réduit significativement le risque de progression de la maladie. Une observation publiée ce 27 juillet.

« Je suis condamné(e), à quoi bon arrêter la cigarette ? » Qui n’a jamais entendu, de près ou de loin, cette réaction quand un fumeur déclare un cancer du poumon ? Aussi compréhensible soit-il, ce ressenti n’a pourtant pas sa place au sein du protocole thérapeutique. Des chercheurs viennent en effet de confirmer les très nets bénéfices du sevrage tabagique chez un patient diagnostiqué pour une tumeur pulmonaire.

Afin de le prouver, des scientifiques ont suivi 517 patients atteints d’un cancer du poumon non à petites cellules. Lors du diagnostic, tous étaient fumeurs. Le suivi annuel sur 7 ans permettait d’établir le statut tabagique au fil du temps.

Au total, 220 patients (42% de la cohorte) ont arrêté de fumer après avoir appris leur maladie. La plupart d’entre eux ont même stopper leur consommation dans les 3 mois suivant le diagnostic, et n’ont jamais recommencé à fumer. Ces derniers vivaient 22 mois de plus comparés aux patients n’ayant pas arrêté la cigarette. Autres données, « les patients en sevrage tabagique voyaient leur risque de décès toutes causes confondues diminuer de 33% et avaient 30% de risque en moins de voir leur cancer gagner du terrain », précise le Dr Mahdi Sheikh, principal auteur de l’étude.

L’intérêt de l’arrêt à tous les stades de gravité

Les bénéfices de l’arrêt du tabac étaient rapportés en cas de tumeurs précoces mais aussi pour les cancers pris en en charge plus tardivement et/ou plus invasifs.

Ces résultats doivent inciter les oncologues et les addictologues à accompagner les patients vers la sortie de leur dépendance, « indépendamment du stade de la maladie, du traitement ou de la quantité de cigarettes fumées », encourage le Dr Paul Brennan, l’un des auteurs de l’étude.

  • Source : Annals of Internal Medicine - Centre international de recherche contre le cancer, 26 juillet 2021

  • Ecrit par : Laura Bourgault – Édité par : Emmanuel Ducreuzet

Aller à la barre d’outils