Cancer du poumon : l’impact significatif de l’arrêt précoce du tabac
06 janvier 2022
Deux millions de nouveaux cas par an dans le monde, plus de 45 000 en France. Le cancer du poumon, principalement causé par la consommation de tabac, reste le plus meurtrier pour la population masculine. Mais l’arrêt juste après le diagnostic augmenterait nettement les chances de survie.
L’arrêt du tabac juste après le diagnostic du cancer du poumon, dont il est le principal facteur de risque, a-t-il une incidence sur la survie des patients ? Sans trop de surprise, la réponse est « oui », et de manière significative selon une étude italienne publiée dans la revue Journal of Thoracic Oncology, le journal officiel de l’Association internationale pour l’étude du cancer du poumon.
Les chercheurs ont réalisé une méta-analyse combinant les résultats d’une vingtaine de travaux couvrant plus de 10 000 patients. Quel que soit le type de cancer du poumon (cancers bronchiques non à petites cellules (CBNPC) et cancers bronchiques à petites cellules (CPC) pour les principaux), l’arrêt du tabac après le diagnostic était associé à une amélioration de la survie globale de l’ordre de 30%, par rapport aux patients n’ayant pas arrêté de fumer.
Des bénéfices multiples
Pourquoi un tel effet ? Parce que les particules de fumée semblent capables de favoriser la croissance, la progression et la dissémination de la tumeur, comme l’a montré une récente étude sur les cancers de la tête et du cou, également liés à la consommation de tabac, chez la souris. Continuer à fumer pendant les traitements contre le cancer du poumon diminue en outre l’efficacité et la tolérance à la radiothérapie et augmente le risque de complications post-opératoires.
Pour les auteurs de l’étude, le dépistage du cancer du poumon, qui cible avant tout les gros fumeurs, devrait être l’occasion d’informer les patients des importants bénéfices de l’arrêt rapide du tabac après le diagnostic. Avant, bien sûr, d’organiser leur accompagnement à l’arrêt du tabac. Une autre étude a récemment montré que ce bénéfice était indépendant du stade de la maladie.
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Source : Journal of Thoracic Oncology, Institut national du cancer, Organisation mondiale de la santé, le 4 janvier 2022
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Ecrit par : Charlotte David - Edité par : Emmanuel Ducreuzet