Cancer de la tête et du cou : le tabac rend la tumeur plus résistante
13 septembre 2019
ConstantinosZ/shutterstock.com
La cigarette constitue le principal facteur de risque de cancer de la tête et du cou. Et chez les patients diagnostiqués, le tabac aggrave encore la situation. Les particules de la fumée rendraient en effet la tumeur plus forte. Un phénomène observé chez la souris.
Chez les patients atteints d’un cancer de la tête et du cou, le principal coupable n’est autre que la cigarette. Paradoxalement, en lien avec le pouvoir addictif du tabac, certains patients n’arrêtent pas de fumer malgré la maladie.
A quel point cette consommation influence l’évolution du cancer ? Pour le savoir, des chercheurs américains de la Thomas Jefferson University (Philadelphie, Pennsylvanie) ont analysé, chez la souris, le pouvoir de la fumée sur les cellules cancéreuses les plus répandues : les fibroblastes.
Des cellules cancéreuses plus résistantes
Résultat, « les particules de la fumée sont capables de reprogrammer les cellules de la tumeur ». Conséquence, « la tumeur devient plus résistante, plus mobile, plus agressive et grandit plus rapidement », explique le Pr Ubaldo Martinez-Outschoorn, principal auteur de l’étude.
A l’origine de ce mécanisme, une protéine appelée MCT4. L’idée pour contrer l’impact de la fumée : bloquer l’expression de cette protéine. « Nous avons également observé que les fibroblastes exposées à la fumée du tabac altèrent les cellules du système immunitaire localisées dans la tumeur », notent les auteurs. Il s’agit aujourd’hui de comprendre « comment ces fibroblastes rendent l’immunothérapie actuelle moins efficace ».
La stratégie en immunothérapie prochainement à l’essai ? La combinaison de deux molécules : « la metformine pour ralentir la croissance des cellules tumorales et le durvalumab pour augmenter la puissance des cellules du système immunitaire. »
A noter : le cancer de la tête et du cou est la 6e tumeur la plus fréquente dans le monde. En France, cette tumeur affecte environ 15 000 patients.
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Source : Molecular Cancer Research, le 8 août 2019
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Ecrit par : Laura Bourgault – Edité par : Emmanuel Ducreuzet