Cancer du poumon : une thérapie ciblée augmente la survie après une forme répandue
05 juin 2023
Trois ans après des premiers résultats prometteurs, le Tagrisso (osimertinib) d’AstraZeneca confirme son efficacité dans certaines formes de cancers du poumon.
Comme en 2020, l’annonce a été faite à l’occasion du congrès annuel de l’Asco, la société américaine d’oncologie clinique, qui se déroule jusqu’au 6 juin à Chicago. Le Dr Roy Herbst, directeur adjoint du Yale Cancer Center, et le laboratoire AstraZeneca, que l’on connaît notamment pour ses vaccins anti-Sars-CoV-2, ont de nouveau communiqué sur les résultats de la thérapie ciblée avec le médicament osimertinib, commercialisé sous le nom Tagrisso.
Si, il y a trois ans, ces résultats montraient la réduction significative de la récidive du cancer du poumon non à petites cellules chez les porteurs de la mutation du récepteur de croissance épidermique (EGFR) – entre 10 % et 20 % des cancers du poumon, ils concernent cette fois la mortalité liée à ce cancer. Là aussi, celle-ci diminue de façon spectaculaire, selon AstraZeneca et le Dr Herbst, qui a dirigé l’essai clinique de phase III Adaura au cours duquel 682 patients originaires d’une vingtaine de pays ont été traités soit à l’osimertinib, soit avec un placebo.
88 % de survie à 5 ans
Ces patients, atteints du cancer non à petites cellules et porteurs de la mutation, ont été traités à un stade précoce de la maladie, après résection complète de la tumeur accompagnée ou nom d’une chimiothérapie. Ils ont été traités « par Tagrisso 80 mg en comprimés oraux une fois par jour ou par placebo pendant trois ans ou jusqu’à la récidive de la maladie », indique AstraZeneca dans un communiqué. Résultats : un risque de décès réduit de 51 % pour le groupe osimertinib par rapport au groupe placebo. En outre, 88 % des patients traités à l’osimertinib étaient toujours en vie cinq ans plus tard, contre 78 % des patients traités avec un placebo.
Pour le Dr Herbst, ces résultats sont « impressionnants » ; pour AstraZeneca, ils sont « sans précédent ». Dans son communiqué, le laboratoire précise que le médicament a déjà été utilisé par près de 700 000 malades dans le monde entier, et qu’il est autorisé sous forme de monothérapie aux Etats-Unis, en Chine, au Japon et au sein de l’Union européenne. En France, « la prescription de Tagrisso est hospitalière et réservée aux spécialistes en oncologie ou aux médecins compétents en cancérologie », indique le dictionnaire médical Vidal.
A noter : En France, le cancer du poumon reste la première cause de mortalité par cancer, avec près de 46 000 nouveaux cas et 33 000 décès chaque année. Un cancer de sombre pronostic car il est le plus souvent découvert au stade métastatique. La survie à 5 ans est alors estimée à moins de 10 %.