Cancer du rectum : 100% de rémission grâce à l’immunothérapie

17 juin 2022

Une immunothérapie capable d’éradiquer la tumeur rectale de patients, sans recours à la chimiothérapie, la chirurgie ou la radiothérapie : cette prouesse vient d’être établie par des chercheurs new-yorkais. Précisions.

L’immunothérapie semble avoir de beaux jours devant elle. Selon des scientifiques américains du Memorial Sloan Kettering (MSK) Cancer Center (New York), cette approche stimulant les défenses immunitaires auraient permis la disparition totale de tumeurs rectales. Une élimination du cancer confirmée auprès de 12 malades, tous atteints d’un adénocarcinome de stade II ou III.

Eviter les effets indésirables

Pour atteindre ce résultat, aucune autre technique que l’immunothérapie – prodiguée sur une durée de 6 mois – n’a été nécessaire. En effet, les médecins n’ont pas eu recours à « la chimiothérapie, à la chirurgie ou à la radiothérapie », souligne la Pr Sascha Roth, principale auteure de l’essai clinique MSK. « Les effets indésirables (troubles des intestins et de la vessie, incontinence urinaire, dysfonction sexuelle, infertilité) habituellement décrits dans le cadre de ces approches ont pu être évités. La qualité de vie des patients s’en est trouvée améliorée. »

Autre point : aucune récidive du cancer n’a été rapportée. « Plus de deux ans après la disparition de leur tumeur rectale, les patients n’ont pas développé d’autres cancers. »

Jusqu’ici, l’immunothérapie était connue pour son efficacité dans la prise en charge de cancer colorectal métastatique. « Désormais nous savons que cette approche est très prometteuse pour les patients porteurs de la mutation génétique ‘mismatch repair-deficient’ ». A savoir que cette dernière concernait tous les volontaires inclus dans l’étude MSK, et touche plus globalement 5 à 10% des patients diagnostiqués pour un cancer rectal.

Cette étude menée sur un petit échantillon doit encore être poursuivie. « Mais d’ores-et-déjà nous sommes satisfaits de confirmer la sensibilité de l’immunothérapie à cette mutation spécifique. Ce protocole pourrait aussi entrer dans la prise en charge des patients atteints de cette forme de cancer et du syndrome de Lynch dont tous les patients de l’étude MSK étaient atteints », décrit la Pr Roth. « Cette maladie génétique constitue un risque majeur de cancer, notamment rectal et colorectal. » Et contre ce dernier, « la chimiothérapie et la chirurgie ne sont que très peu efficaces ».

Surpoids, sédentarité, graisses animales

La tumeur rectale peut survenir sous l’effet de plusieurs facteurs de risque :

– Une alimentation trop riche, notamment en graisses animales avec un surrisque lié aux excès de viande rouge ;

– Un manque d’activité physique ;

– Un surpoids ;

– La consommation d’alcool et de tabac.

  • Source : The New England Journal of Medicine, le 5 juin 2022

  • Ecrit par : Laura Bourgault - Édité par : Emmanuel Ducreuzet

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