Cancer : l’ère de la biothérapie

03 juin 2022

Ce 3 juin s’ouvre l’ASCO*, le plus important congrès mondial de cancérologie à Chicago. Plusieurs tendances se dessinent pour cette édition2022. Parmi elles, les biothérapies devraient faire l’objet d’une présentation majeure. Le point en amont avec le Pr Fabrice André, directeur de recherche de l’Institut Gustave Roussy.

« Après les thérapies ciblées, et l’immunothérapie, nous nous trouvons aujourd’hui dans une période de transition », analyse le Pr Fabrice André. Laquelle semble mener vers une ère des biothérapies qui commencent à peine à montrer leur potentiel. Pour preuve la présentation d’une étude sur le cancer du sein prévue lors de la session plénière du congrès. « Il s’agit d’un travail montrant que le trastuzumab deruxtecan est aussi efficace chez des patientes ne surexprimant pas le récepteur HER2 que chez celles qui le surexpriment », explique-t-il. Une excellente nouvelle qui permet d’espérer une augmentation du nombre de patientes éligibles.

Mais que sont les biothérapies ? « Les biothérapies sont des traitements utilisant des médicaments biologiques ou biotechnologiques. Ces médicaments sont produits à partir de cellules ou de micro-organismes », définit l’Assurance-maladie. Dans le cas du trastuzumab deruxtecan, il s’agit d’un anticorps monoclonal produit dans des cellules de mammifère conjugué à la chimiothérapie.

« Cette étude illustre l’arrivée de ces thérapies issues de la recherche en biotechnologies », continue Fabrice André. « C’est l’ingénierie thérapeutique qui est désormais sur le devant de la scène. » Concrètement, les scientifiques développent des technologies qui permettent de réaliser des constructions biologiques qui aboutissent à des médicaments composés d’éléments biologiques et de chimiothérapies ou de radiothérapies.

Tendance numérique

Parmi les autres tendances à prévoir dans cet ASCO et pour l’avenir, « l’intelligence artificielle qui permet d’améliorer les analyses de prélèvements et des tests génomiques pour mieux prédire les sensibilités aux traitements ou les risques de rechute », informe Fabrice André. Par ailleurs, « la digitalisation des outils permet de suivre de mieux en mieux les patients à distance, d’anticiper les effets indésirables et d’améliorer les prescriptions des médecins ».

Dans ces domaines, « aucune réelle innovation n’est attendue mais l’idée est de permettre au plus grand nombre d’accéder aux soins optimaux déjà accessibles dans certains centres de soins », conclut-il.

*American Society of Clinical Oncology

  • Source : interview du Pr Fabrice André, directeur de recherche de l’institut Gustave Roussy, 3 juin 2022 – ameli.fr

  • Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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