Cancer : les dangers de l’alcool, même à faible dose

12 juin 2015

Chaque année, 15 000 Français décèdent d’un cancer attribuable à l’alcool. Du verre entre amis à la dépendance, le risque n’est évidemment pas le même. Mais « toute consommation régulière est à risque », rappelle l’Institut national du Cancer (INCa). 

Peu connu, le caractère cancérogène de l’alcool est pourtant établi : près de 80% des cancers de l’œsophage, 20% des cancers du côlon-rectum et 17% des cancers du sein sont liés à la consommation de boissons alcoolisées. Mais ce n’est pas tout. L’alcool fait aussi le lit du cancer du foie, de la bouche, du larynx, du pharynx et du pancréas.

Toutes formes de cancers confondus, l’alcool est à l’origine de 9,5 % des décès chaque année en France. Ainsi, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) le reconnaît comme « deuxième facteur de risque évitable après le tabac ». Et contrairement aux idées reçues, les gros buveurs ne sont pas les seuls exposés. Ce risque survient dès lors que « la prise d’alcool excède un verre par jour ». En outre, « il n’existe aucun seuil au-dessous duquel le risque d’être atteint d’un cancer est nul », souligne l’INCa. Rappelons que les recommandations de l’OMS fixent la consommation maximale à 3 verres par jour pour les hommes et 2 pour les femmes. Avec au moins un jour d’abstinence dans la semaine. Une modification des normes serait-elle souhaitable ?

10% des Français boivent tous les jours

Pourtant la consommation française reste l’une des plus élevée en Europe et dans le monde. En 2013, chaque français buvait en moyenne 2,5 verres (de 10g d’alcool) par jour. Soit 11,6 litres sur l’année. Autre donnée révélée par l’INCa, un adulte sur deux boit « au moins une fois par semaine et 10% chaque jour, en particulier les plus de 50 ans ». Chez les jeunes, si la consommation est moins régulière, elle est aussi plus excessive et les épisodes d’ivresse plus extrêmes.

Mais pourquoi l’alcool est-il cancérogène ? Sur le banc des accusés… l’éthanol. Cette molécule contenue dans les boissons alcoolisées favorise le développement d’un cancer lorsqu’elle transformée dans l’organisme. Un phénomène qui vaut pour toutes les boissons alcoolisées. D’où l’importance de consommer de manière exceptionnelle et raisonnée. Quel que soit le type d’alcool consommé, les verres standards (servis dans les bars) contiennent tous la même quantité d’éthanol: « un verre de vin aura donc le même effet cancérigène qu’un verre d’alcool fort. »

Besoin d’aide

Sachez qu’il n’est jamais trop tard pour réduire voire stopper sa consommation. Argument ? Le risque de développer « un cancer des voies aérodigestives supérieures diminue après 10 ans d’arrêt d’alcool ». Et après 20 ans, « il ne diffère plus significativement de celui des personnes qui n’ont jamais bu ». Si vous avez besoin d’aide, adressez-vous à votre médecin traitant ou dirigez-vous vers un centre de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie (CSAPA). Pensez aussi au soutien accessible sur le site Alcool Info Service ou au 0 980 980 930 (de 8h à 12h, coût d’un appel local).

  • Source : Institut national du Cancer (INCa), le 9 juin 2015.

  • Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Dominique Salomon

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