Cancer : l’immunothérapie, plus efficace en fonction du microbiote

02 mai 2017

La composition du microbiote intestinal est un indicateur en matière de santé. Les scientifiques en sont de plus en plus convaincus. Une équipe française vient de montrer, par le biais d’un essai clinique, que les bactéries présentes dans le tube digestif des malades du cancer influencent la réponse aux traitements d’immunothérapie. Et qu’à terme, modifier cette flore avant le traitement pourrait améliorer le pronostic des patients.

La composition du microbiote intestinal aide à identifier les malades qui vont répondre favorablement ou non au traitement du mélanome, l’ipilimumab. C’est ce que viennent de démontrer des chercheurs de l’AP-HP, de l’INRA, de Gustave Roussy et de l’Inserm. Pour ce faire, ils ont mené une étude clinique chez 26 patients atteints de mélanome avec des métastases et traités par l’anticorps monoclonal.

Les bactéries de profil A

L’étude du microbiote des patients participant à ce travail a permis de déterminer que la présence de certaines bactéries était associée à une meilleure réponse au traitement. Plus précisément, « les malades présentant une flore riche en bactéries Faecalibacterium et autres Firmicutes (notamment Faecalibacterium prausnitzii, Gemmiger formicilis et d’autres bactéries produisant du butyrate, de profil A) ont une meilleure réponse au traitement que les patients dont le microbiote est riche en bactéries du type Bacteroides (profil B) », indiquent les auteurs. « Par ailleurs, les patients présentant le profil A sont davantage sujets aux entérocolites que les patients du profil B. »

La composition du microbiote intestinal permet donc de reconnaître à l’avance les malades pour lesquels le traitement sera bénéfique ou non et ceux qui vont développer une entérocolite. Et pour aller plus loin, les scientifiques pensent qu’« une modification de la composition du microbiote intestinal pourrait améliorer l’efficacité du traitement ». Un espoir pour augmenter le nombre de patients répondant à l’immunothérapie contre le cancer. « Des recherches restent à mener pour limiter les effets secondaires induits par le traitement », concluent-ils.

  • Source : Inserm, 27 avril 2017

  • Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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