Cancer du poumon : la biopsie liquide pour affiner le traitement
03 mai 2016
iamharin/shutterstock.com
Grâce aux nouvelles technologies de biologie moléculaire, il n’est plus nécessaire de réaliser plusieurs biopsies sur une même tumeur pulmonaire. Ainsi par exemple, depuis le mois de novembre 2015 aux Hospices Civils de Lyon, de simples prises de sang permettent d’analyser l’évolution de la tumeur, après une première biopsie traditionnelle, et d’ajuster la prise en charge thérapeutique. Explications.
La biopsie de la tumeur ou d’une de ses métastases est une étape fondamentale du processus diagnostic en cancérologie. Il s’agit d’en prélever un fragment au cours d’une intervention chirurgicale dans le but d’analyser les mutations ou anomalies sur les gènes du cancer. Objectif, mieux cibler le traitement et accéder à des thérapies ciblées encore plus efficaces.
Ensuite, « tout au long de la prise en charge des patients cancéreux, [d’autres] biopsies permettent d’affiner le traitement en fonction du résultat ». En effet, « la tumeur n’est pas statique », précise le Dr Sébastien Couraud, pneumologue cancérologue aux Hospices Civils de Lyon. « Elle est dynamique, évolutive et peut subir des évolutions et développer des résistances aux traitements anticancéreux. » C’est pourquoi son analyse biologique régulière est requise.
De simples prises de sang
Or « la biopsie reste un geste complexe, invasif et douloureux », rappellent les Hospices Civils de Lyon. « Elle est donc souvent difficile à pratiquer de manière répétée, particulièrement chez des patients fragiles et/ou âgés. De plus, l’échantillon prélevé est parfois de trop petite taille pour permettre des analyses moléculaires approfondies. » C’est pourquoi, la biopsie liquide est apparue comme une option bénéfique pour les patients. Elle permet, par le biais d’une simple prise de sang de « retrouver de petites quantités de fragments d’ADN de la tumeur ».
Des cancers résistants ?
Dans le cas des cancers du poumon, « nous recherchons essentiellement les mutations EGFR », explique le Dr Couraud. La présence de telles mutations permet de diriger le patient vers une thérapie ciblée.
Mais « ce traitement peut parfois induire une résistance de la part de la tumeur », poursuit-il. « Résistance que nous pouvons donc repérer grâce à la biopsie liquide. Et qui nous permet de modifier le traitement en utilisant un médicament développé pour ce cas de figure. »
Outre le cancer du poumon, cette biopsie du futur devrait pouvoir être bientôt indiquée dans la plupart des cancers et est actuellement testée dans les tumeurs neuroendocrines et les cancers du côlon.
-
Source : Hospices Civils de Lyon, 3 mai 2016 – interview du Dr Sébastien Couraud, pneumologue cancérologue aux Hospices Civils de Lyon, 3 mai 2016
-
Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Vincent Roche