Cancer : s’asseoir moins, bouger plus
30 juin 2020
Arrêter de fumer, manger plus équilibré, modérer sa consommation d’alcool… Voilà quelques facteurs sur lesquels on peut agir pour réduire les risques de mourir d’un cancer. L’activité physique en fait aussi partie, même si elle est très modérée, nous apprend une étude américaine.
Les risques de la sédentarité sont connus : obésité, diabète, maladies cardiovasculaires… Mais aussi certains cancers : cancers du sein, du côlon ou de l’endomètre. Mais à partir de quelle durée la pratique d’une activité physique a-t-elle un effet sur le risque de mourir d’un cancer ? C’est ce qu’a tenté de déterminer une équipe de chercheurs américains, grâce à une vaste étude de cohorte.
Les scientifiques de la University of Texas MD Anderson Cancer Center ont recueilli et analysé les données de plus de 8 000 Américains de plus de 45 ans, recrutés entre 2003 et 2007. Des données issues des « accéléromètres » (capteurs de mouvement) qu’ils ont porté sur la hanche pendant 7 jours consécutifs, sauf durant leurs phases de sommeil. Aucun participant n’était atteint de cancer au moment du recrutement et les données ont été analysées quelques années plus tard, entre 2009 et 2013. A l’issue d’un suivi de 5 ans, 268 participants étaient décédés des suites d’un cancer.
30 minutes suffisent
Conclusion ? Les plus sédentaires des participants présentaient un risque de mortalité par cancer plus élevé de 82% que les plus actifs. Dans le détail, les chercheurs ont estimé que le fait de remplacer une demi-heure de temps passé assis par une activité physique d’intensité modérée comme le cyclisme était associé avec un risque de mort par cancer plus faible de 31%. Quand l’activité est de faible intensité, comme la marche par exemple, ce risque diminue de 8%.
« Mes patients commencent toujours par me dire qu’ils n’ont pas le temps de pratiquer une activité physique », commente Susan Gilchrist, auteure principale de l’étude. « Je leur réponds que cela commence par se tenir debout 5 minutes toutes les heures au travail, ou prendre les escaliers à la place de l’ascenseur. Cela peut paraître peu, mais cette étude montre que même une faible activité présente des bénéfices face à la mortalité par cancer ».