Cancers : 51 000 cas supplémentaires en 2023
04 juillet 2023
Dans l’édition 2023 du Panorama des cancers en France, l’INCa et Santé publique France dressent le bilan de la progression du cancer en France. Nouveaux cas annuels, facteurs de risque évitables mais aussi recours au dépistage, faisons le point.
Premiers chiffres à retenir du Panorama 2023 de l’Institut national du Cancer (INCa)* : en 2023, selon les projections** et toutes localisations confondues, un total de 433 136 nouveaux cancers ont été diagnostiqués. C’est-à-dire 51 000 cas supplémentaires repérés sur la seule année 2023, comparés aux données enregistrées en 2018. Dans le détail, entre 1990 et 2023, le nombre de nouveaux cas chez les hommes est passé de 124 290 à 245 610. Chez les femmes, 91 840 cas étaient recensés en 1990 et 187 256 en 2023.
Trois facteurs expliquent cette hausse. L’augmentation et le vieillissement de la population sont responsables à eux deux de la hausse de 78 % des nouveaux cancers masculins, et de 57 % des cancers féminins. Mais aussi une surexposition aux facteurs de risque.
En regardant ces résultats d’un peu plus près, quelles différences observe-t-on entre les deux sexes ? Chez les hommes, le vieillissement de la population est le principal facteur à l’origine de l’augmentation des nouveaux cas. Chez les femmes en revanche, l’exposition aux facteurs de risque explique en premier lieu la hausse des tumeurs nouvellement déclarées.
Quelles localisations des tumeurs ?
Chez l’homme, les principaux cancers en baisse concernent les lèvres-bouche-pharynx, l’œsophage, l’estomac, le colon-rectum ou encore le poumon. Sont en hausse les tumeurs de la peau, du pancréas et du foie.
Les femmes, elles, sont de moins en moins touchées par les cancers de l’estomac, de l’utérus et des ovaires. En revanche, le poumon, le foie et le pancréas sont de plus en plus impactés
On ne le répètera jamais assez, mais la protection contre les facteurs de risque constitue l’un des leviers les plus importants pour nous protéger au maximum du cancer. « Près de la moitié des cancers pourraient être évités en arrêtant de fumer, en respectant les repères en matière de consommation d’alcool, en mangeant équilibré et varié et en pratiquant une activité physique régulière », détaille à ce sujet l’INCa.
Le dépistage reste également un incontournable pour repérer la présence de cellules cancéreuses le plus précocement possible. Or, seulement 47,7 % des femmes ont effectué un dépistage du cancer du sein sur la période 2021-2022 et seulement 34,3 % des Français pour le dépistage colorectal, tous sexes confondus. Le cancer du poumon étant en hausse chez les femmes, principalement du fait de l’augmentation du tabagisme (responsable de 80 % des cancers pulmonaires), il est prévu qu’en 2024, une expérimentation évalue les bénéfices du dépistage du cancer du poumon chez les femmes et les hommes. Et ce par scanner à faible dose réalisé auprès des fumeurs et anciens gros fumeurs.
Dans la cible de la stratégie gouvernementale
Les objectifs de muscler cette prévention et l’accès au dépistage confirment les engagements pris dans la stratégie décennale de lutte contre le cancer 2021-2030, annoncée en février 2021. Selon le bilan d’étape révélé par la Première ministre Elisabeth Borne, le 5 décembre 2022, les principales avancées actuellement à l’œuvre relèvent de la mise en place de réseaux de recherche en prévention primaire afin d’améliorer la connaissance des facteurs de risque de cancer. Ou encore l’ouverture de la commande en ligne du kit de dépistage du cancer colorectal (également disponible en pharmacie), et l’extension du droit à l’oubli fixé à 5 ans.
*Travail réalisé par l’Institut national du cancer, Santé publique France, le réseau Francim des registres des cancers et les Hospices civils de Lyon
**nombre obtenu « à partir des données d’incidence des registres disponibles jusqu’en 2018 », données INCa
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Source : Institut national du Cancer (INCa), le mardi 4 juillet 2023
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Ecrit par : Laura Bourgault - Édité par : Emmanuel Ducreuzet