Cancers : en France, trois dépistages organisés

03 février 2023

En France, les pouvoirs publics ont mis en place des dépistages organisés pour trois types de cancers : sein, col de l’utérus et colorectal. A qui s’adressent-ils ? Comment se déroulent-ils ?

382 000 nouveaux cas en 2018, selon les dernières données disponibles de Santé publique France. Ce sont les chiffres du cancer en France. Parmi ces maladies, le cancer colorectal (3e cancer chez les hommes avec 23 000 nouveaux cas en 2018 et 2e chez la femme avec 20 000 cas), le cancer du sein (le plus fréquent chez les femmes, avec 58 000 cas) et le cancer du col de l’utérus (12e cancer féminin avec 3 000 cas) sont concernés par des dépistages organisés par les pouvoirs publics. C’est-à-dire pris en charge par l’Assurance-maladie (à 100% pour le cancer colorectal et le cancer du sein, à 70% pour celui du col de l’utérus).

En revanche, et même s’ils sont les plus fréquents chez l’homme, le cancer de la prostate et le cancer du poumon ne font pas (encore ?) l’objet d’un dépistage organisé.

De quoi s’agit-il ? Ces actions de dépistage ciblent les personnes qui appartiennent à la tranche d’âge dans laquelle la maladie est la plus fréquente. « Cela consiste à réaliser un ou plusieurs examens de façon régulière afin de détecter un cancer le plus tôt possible, à un stade où la prise en charge offrira les meilleurs résultats possibles », explique la Fondation Arc pour la recherche sur le cancer. « Il permet dans certains cas de repérer aussi des lésions précancéreuses, c’est-à-dire des anomalies bénignes susceptibles de devenir cancéreuses sans traitement ».

Le cancer colorectal. Le dépistage du cancer colorectal concerne les hommes et les femmes de 50 à 74 ans. Tous les deux ans, ils reçoivent un courrier de l’Assurance-maladie les invitant à en parler avec leur médecin, qui peut leur remettre un kit de dépistage. Depuis le 1er mars 2022, il est également possible de commander ces kits en ligne (monkit.depistage-colorectal.fr) et de le recevoir directement à domicile. Les pharmaciens peuvent également fournir ces tests de dépistage, même si vous n’avez pas reçu l’invitation. Hygiénique et très facile d’utilisation, il consiste à rechercher du sang dans des fragments de selles, au moyen d’une tige à replacer dans un tube hermétique. Il est envoyé dans un laboratoire pour analyse.

Si les résultats révèlent des anomalies, le patient est invité à faire réaliser une coloscopie par un gastroentérologue. L’examen permet de détecter un éventuel cancer colorectal et d’enlever des tumeurs bénignes susceptibles d’évoluer en cancer. Lorsqu’il est détecté tôt, ce cancer guérit dans 9 cas sur 10.

Le cancer du sein. Le dépistage du cancer du sein est recommandé pour les femmes de 50 à 74 ans, qui ne présentent ni antécédents familiaux, ni symptômes pouvant évoquer un cancer du sein. Alors pourquoi un dépistage ? Parce que l’âge est un facteur de risque en lui-même, et que c’est dans cette tranche d’âge que les femmes sont les plus vulnérables. « Les examens de dépistage sont justement des examens de surveillance, en l’absence de symptômes », rappelle l’Assurance-maladie. Il s’agit en l’occurrence d’une mammographie (une radiographie des seins) associée à un examen clinique des seins (observation et palpation).

Dans le cadre du dépistage organisé, une deuxième lecture systématique des mammographies jugées normales est pratiquée. D’autres examens peuvent être nécessaires en cas d’anomalie détectée. « Selon les chiffres issus d’études internationales, les programmes de dépistage du cancer du sein permettent de réduire de 15 à 21 % la mortalité par cancer du sein », selon l’Assurance-maladie.

Le cancer du col de l’utérus. C’est pour dépister ce cancer qu’un frottis est recommandé tous les trois ans aux femmes âgées de 25 à 65 ans. Il est, dans la grande majorité des cas, dû à certains papillomavirus humains (HPV) qui se transmettent par voie sexuelle. Le corps parvient le plus souvent à les éliminer de manière naturelle, mais il arrive qu’ils persistent et provoquent des lésions au niveau du col de l’utérus, susceptibles d’évoluer à terme vers un cancer. Le frottis consiste donc à repérer les anomalies pour les traiter précocement.

La lutte contre les HPV responsables des cancers du col de l’utérus passe aussi par la vaccination, en prévention, des filles et des garçons âgés de 11 à 14 ans. « Pratiquée avant le début de la vie sexuelle, l’efficacité de la vaccination pour empêcher l’infection par les HPV inclus dans le vaccin est proche de 100% », indique le site gouvernemental Vaccination-Info-Service.

A noter : En France, les taux de participation à ces dépistages organisés sont globalement faibles : en moyenne 30% pour le cancer colorectal, 50% pour le cancer du sein et 60% pour le cancer du col de l’utérus, des chiffres en chute depuis la pandémie. Quant aux personnes concernées par des antécédents familiaux de cancer ou se sachant prédisposées en raison d’une anomalie génétique, elles présentent des facteurs de risque particuliers qui nécessitent un dépistage spécifique et adapté. Parlez-en à votre médecin.

  • Source : Santé publique France – Fondation Arc – Assurance-maladie - Institut national du cancer - Vaccination-Info-Service - Janvier 2023

  • Ecrit par : Charlotte David - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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