Cancers pédiatriques : réduction de la mortalité à long terme

02 juin 2015

Les enfants guéris d’un cancer présentent de moins en moins de risque de décéder à l’âge adulte des conséquences de leur traitement. Une large étude observationnelle américaine, présentée au congrès de l’American Society of Clinical Oncology (ASCO), qui se tient à Chicago du 29 mai au 2 juin 2015, montre ainsi une réduction importante de la mortalité, 15 ans après le diagnostic.

Les cancers pédiatriques sont souvent de bon pronostic. D’ailleurs, 80% d’entre eux sont aujourd’hui guérissables. Toutefois, les traitements administrés aux enfants présentent une toxicité importante. Et leurs effets indésirables peuvent être à l’origine d’un décès des années plus tard. Notamment en favorisant le développement d’autres tumeurs, de maladies cardiovasculaires ou pulmonaires.

Un travail mené par l’équipe de Gregory T. Armstrong, pédiatre et oncologue à la St Jude Children’s Research Hospital à Memphis (Tennessee) a permis d’étudier une large cohorte de 34 043 enfants, diagnostiqués entre 1970 et 1999 et suivis en moyenne pendant 21 ans. Au total, 3 958 d’entre eux sont décédés sur la période. Mais une analyse en fonction de la période montre une baisse très nette du taux de mortalité à distance du diagnostic du cancer à mesure que les années passent. Ainsi, entre le début des années 1970 et le début des années 1990, il a été divisé de moitié, passant de 12,4% de décès 15 ans après le diagnostic à 6%.

Meilleure survie et meilleure qualité de vie

Avec le temps, « nous avons donc non seulement amélioré les taux de guérison des enfants malades d’un cancer », souligne Gregory T. Armstrong. « Mais nous avons également allongé leur espérance de vie en réduisant la toxicité des traitements modernes. »

C’est en effet grâce à l’évolution des traitements anti-cancéreux, que cette amélioration a été permise. Ainsi, « 86% des enfants souffrant de leucémie aiguë lymphoblastique recevaient une radiothérapie crânienne dans les années 1970 », indique l’auteur. « Tandis que dans les années 1990, ils n’étaient plus que 22%. » Par ailleurs, les doses de radiothérapie ont été réduites dans le traitement du lymphome hodgkinien et de la tumeur de Wilms. Enfin, « l’amélioration de la prise en charge des effets tardifs des thérapies a également joué un rôle dans l’allongement de la vie des patients », conclut Armstrong.

  • Source : de notre envoyée spéciale au 51e congrès de l’American Society of Clinical Oncology (ASCO), à Chicago, 29 mai – 2 juin 2015

  • Ecrit par : Dominique Salomon – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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