Cannabis thérapeutique… et non addictif !
28 octobre 2014
Aujourd’hui, 17 pays en Europe commercialisent le cannabis thérapeutique. ©cannabistherapeutique.com
Premier médicament à base de cannabinol, le Sativex® est prescrit à dose thérapeutique dans la prise en charge de la sclérose en plaques (SEP). Efficace pour réduire la spasticité des muscles, ce dernier entraîne-t-il un risque de dépendance pour ses usagers ? Les jeunes consommateurs de cannabis risquent-ils d’être attirés par ce produit ? Les précisions du Pr Amine Benyamina, psychiatre addictologue à l’Hôpital Paul-Brousse (Villejuif).
En France, la ministre de la Santé a donné son feu vert en janvier 2014 pour le Sativex®. Premier médicament à base de cannabis, il est vendu sous forme de spray buccal aux patients atteints de sclérose en plaques (SEP) afin d’apaiser les contractures musculaires.
« Certains experts ne veulent pas entendre parler de l’effet thérapeutique du cannabis dans la prise en charge de certaines maladies neurologiques », regrette le Pr Benyamina. L’amalgame entre prescription médicale et usage récréatif est encore présent. Cette position « anachronique alimente la confusion ».
Le THC thérapeutique ?
Fumé sous forme de joint, le cannabis délivre une forte dose de substance psychoactive, donc délétère pour l’organisme. En revanche, les patients sous Sativex® profitent des bienfaits thérapeutiques du cannabinol, molécule extraite de la plante médicinale en très faible quantité. « Dans ce médicament, les effets addictogènes du tétrahydrocannabinol (THC) sont contrebalancés par les effets thérapeutiques du cannabinol ».
Les patients sous Sativex® ne peuvent donc pas devenir dépendants au cannabis tant les doses de THC délivrées sont minimes. Il n’existe aucun risque de devoir augmenter leur posologie du fait d’une accoutumance à la molécule. « Le cannabis thérapeutique vise seulement à apaiser les douleurs, à limiter les effets secondaires des traitements et à stimuler l’appétit », confirme le Pr Benyamina.
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Source : Interview du Pr Amine Benyamina, psychiatre addictologue à l’Hôpital Paul-Brousse (Villejuif), octobre 2014
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Ecrit par : Laura Bourgault – Edité par : Emmanuel Ducreuzet