Ces vaccins « fortement » recommandés…
23 avril 2014
Le taux de mortalité précoce infantile (avant 5 ans) pourrait diminuer de 10% dans le monde si la couverture vaccinale était optimale. ©Phovoir
Obligatoires, recommandés, avec ou sans rappel…pas moins de 50 vaccins sont disponibles en France, protégeant de 26 maladies infectieuses. A l’échelle du pays cependant, le taux de couverture vaccinale reste globalement insuffisant. Explications du Dr Daniel Floret, président du Comité technique des vaccinations auprès du Haut Conseil de Santé Publique.
En France, tous les enfants inscrits dans une école ou une crèche doivent obligatoirement être vaccinés contre la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite. Mais depuis la simplification du calendrier vaccinal en 2013, certaines vaccinations ne sont plus imposées mais seulement recommandés. Il n’empêche, chaque vaccin reste essentiel pour limiter la transmission de maladies infectieuses ou éviter la réémergence d’affections rares en France.
Pour Daniel Floret, « trop de Français délaissent les vaccins recommandés. Ils sont souvent considérés comme accessoires. Le public n’accorde d’importance qu’aux vaccins obligatoires. Pourtant chaque vaccin offre une double protection individuelle et de groupe. »
Piqûres de rappel !
Priorité de la Semaine européenne de la vaccination 2014, la mise à jour des vaccins ne fait pas l’unanimité des Français. « Au total, 81% de la population est favorable à la vaccination », affirmait le Baromètre INPES en 2011. Mais dans les faits, nos compatriotes ne se sentent pas vraiment concernés… Chez les 15-79 ans, seul un sur quatre serait au courant de la date et de la nature de sa dernière vaccination.
Résultat, le taux de couverture vaccinale reste insuffisant, notamment chez les adultes et les adolescents. En 2013, le ministère de la Santé et le Haut Conseil de la Santé publique ont simplifié le calendrier vaccinal. Objectifs : diminuer le nombre d’injections et les espacer dans le temps, pour aider les Français à mieux s’y retrouver. Un effort particulier est également consenti pour mieux cibler les populations à risque.
Du changement depuis 2013
- Conséquences, passé l’âge des vaccinations obligatoires dans la petite enfance, celles qui sont recommandées à l’âge adulte sont désormais prévues à âges fixes : 25, 45 et 65 ans, puis 75, 85 et 95 ans. Elles ne sont plus décidées en fonction de la date du rappel précédent. Par ailleurs, le rythme des vaccinations obligatoires de l’enfance est modifié;
- Pour les nourrissons, la primo-vaccination comporte désormais une injection de moins. La protection obligatoire contre la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite (DTP) comporte deux doses de vaccin espacées de deux mois (à 2 mois et 4 mois) puis un rappel à 11 mois. Le BCG est passé du statut de vaccin obligatoire à celui de vaccin recommandé, réservé désormais aux enfants exposés à un risque élevé du fait de leur lieu de résidence ou d’un habitat précaire. « Seuls 40% des enfants concernés sont vraiment immunisés, en raison du fait que les médecins ne sont plus habitués à pratiquer cette vaccination qui nécessite trois rappels », explique le Dr Daniel Floret ;
- Chez les enfants la vaccination RRO (rougeole, rubéole, oreillons) est recommandée à 12 mois. Un rappel de vaccin contre la coqueluche est également recommandé à 6 ans, au lieu de 11 ans jusqu’à 2013. Ces recommandations sont très inégalement suivies : à 2 ans seuls 89% des enfants sont vaccinés contre le RRO, alors que l’objectif de couverture vaccinale est de 95%. Là se trouve l’explication de la recrudescence des cas de rougeole en France ;
- Chez les adolescents enfin, le rappel de vaccination contre le DTP a été supprimé. Quant aux jeunes filles, l’âge auquel la vaccination contre le papillomavirus humains (HPV) est recommandée est passé de 14 à 11 ans, avec un rattrapage possible jusqu’à 20 ans.
Quel que soit l’âge, rappelons que si votre carnet de santé – le vôtre ou celui d’un enfant – n’est pas à jour, il existe une solution de rattrapage. Celle-ci « permet de reprendre la vaccination au stade où elle a été interrompue, puis de la compléter ensuite ».
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Source : Interview du Dr Daniel Floret, président du Comité technique des vaccinations auprès du Haut Conseil de Santé Publique - 3 avril 2014
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Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Marc Gombeaud