Changement d’heure : qu’en pense notre organisme ?
25 mars 2016
Mamuka Gotsiridze/shutterstock.com
Ce dimanche 27 mars, à 2 heures, il sera en fait 3 heures. Conséquence : une heure de moins de sommeil cette nuit-là. Mais au-delà d’une éventuelle fatigue ressentie, ce changement d’heure exerce-t-il des effets sur notre organisme ? Petit tour d’horizon de la littérature.
En 2012, des médecins suédois ont surveillé le cœur de leurs concitoyens, dans les jours qui ont suivi le changement d’heure printanier. Résultat, ils ont observé une légère augmentation du risque d’infarctus du myocarde. Elle serait de 3,9% et concernerait surtout les patients sous traitement pour des problèmes cardiaques justement. En revanche, aucune différence n’a été constatée par exemple, chez les fumeurs. Et cette légère élévation du risque n’a pas été observée non plus, lors du passage à l’heure d’hiver.
Quelques années plus tôt en 2001, des médecins américains s’étaient demandé s’il était bien raisonnable de prendre le volant le week-end du changement ! Et pour cause, ce dernier serait lié à une petite augmentation (entre 2% et 3%) du risque d’accident de la voie publique, dans les jours qui suivent. Mais au-delà de ce mini jetlag, la raison viendrait surtout du comportement des automobilistes. Lesquels, les jours étant plus longs, auraient tendance à se coucher plus tard, le soir venu. Et donc de constituer une petite dette de sommeil, elle-même liée à une possible baisse de vigilance en journée.
Nuits plus courtes ?
Une conclusion qui rejoint celle du chronobiologiste René Clarisse, de l’Université de Tours. Interrogé l’an passé, il nous avait rappelé que « ce décalage d’une heure n’exerçait absolument aucune incidence sur nos rythmes biologiques, puisque ces derniers sont bouleversés à partir d’une différence de 6 heures ». Autrement dit, d’une manière générale, l’éventuelle fatigue ressentie dans la foulée viendrait surtout d’un changement de notre comportement, lié à des soirées un brin plus longues. Alors que l’heure du lever elle, ne change pas.
Ce constat a d’ailleurs aussi été vérifié dans les études. En 2006, une équipe d’Helsinki (Finlande) a suivi 10 sujets pendant 10 jours. Ces derniers ont vu leur durée de sommeil diminuer d’une heure au cours des nuits qui ont suivi le changement d’heure…
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Source : Sleep Med. 2012 Mar;13(3):237-42. - Sleep Med. 2001 Jan;2(1):31-36. - Neurosci Lett. 2006 Oct 9;406(3):174-7. Epub 2006 Aug 22 - Interview René Clarisse, 25 mars 2015
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Ecrit par : David Picot – Validé par : Dominique Salomon