Chlamydia, gonococcies, syphilis : les IST en augmentation en France
12 décembre 2023
Dans un récent rapport, le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) notait une augmentation inquiétante des infections sexuellement transmissibles (IST) bactériennes à travers l'Europe. Ce mardi, Santé publique France confirme que la France n’est pas épargnée.
Les derniers rapports de l’ECDC sur la chlamydia, les gonococcies et la syphilis mettent en évidence une forte augmentation des cas d’IST dans 27 pays de l’Union européenne. Ce mardi, dans son bulletin épidémiologique hebdomadaire, Santé publique France note la même tendance dans l’Hexagone.
Ainsi, en 2022, le taux d’incidence des cas d’infections à chlamydia était de 102 cas pour 100 000 habitants, soit une augmentation de 16 % par rapport à 2020. Pour ce qui est des gonococcies, ce taux était de 44 cas pour 100 000 habitants (soit +91 % par rapport à 2020) ; et pour la syphilis, il était de 21 pour 100 000 habitants (+110 %).
Sur la période 2020-2022 :
- Les femmes hétérosexuelles de 15-25 ans étaient les plus représentées dans les nouveaux cas de chlamydia (un cas sur trois) ;
- Les hommes représentaient les trois quarts des cas de gonococcies, cette infection due au gonocoque également appelée blennorragie ou gonorrhée. Si la part des hétérosexuels semble diminuer (45 % en 2020 contre 19,8 % en 2022), celle des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH), augmente (28,4 % contre 54,5 %) ;
- La part des hommes parmi les cas de syphilis était de 90,1 %. Les plus de 50 ans représentaient près d’un cas sur quatre (dont les trois quarts étaient des HSH).
La pandémie de Covid-19 a eu un effet négatif sur l’activité de dépistage des laboratoires de biologie et des centres médicaux, ce qui a pu entraîner des retards de diagnostic et impacter à la baisse les taux d’incidence estimés en 2020. « Il paraît important de poursuivre les efforts en termes de dépistage combiné de toutes les IST (VIH, IST bactériennes, hépatites B et C) chez les patients et leurs partenaires, afin de commencer rapidement le traitement et interrompre les chaînes de transmission », note Santé publique France. Elle précise que 90 % des cas d’IST ont été traités soit de façon préventive, soit après la réception des résultats.
Quels risques ?
Le plus souvent, les IST sont asymptomatiques. Elles ne présentent pas forcément de symptômes spécifiques qui pourraient inciter à se faire dépister. Elles peuvent donc être transmises sans le savoir et nécessitent d’autant plus de vigilance. Il existe néanmoins certains symptômes communs aux IST, parmi lesquels une inflammation des organes génitaux, un écoulement par le pénis ou des pertes vaginales anormales, des brûlures en urinant, des douleurs pendant les rapports sexuels, des douleurs au bas de l’abdomen. En présence de ces signes et après un comportement à risque, il est recommandé de consulter un médecin sans attendre.