Chlamydiose : l’IST la plus répandue
07 février 2023
Parmi les différents infections sexuellement transmissibles (IST), la chlamydiose s’avère être la plus fréquente. Zoom sur cette maladie affectant les femmes comme les hommes, et contagieuse même en l’absence de symptômes.
Causée par la bactérie Chlamydia trachomatis, la chlamydiose touche principalement les jeunes. Asymptomatique dans un premier temps, elle passe trop souvent entre les mailles du diagnostic. D’où son important degré de transmission. En effet, « même en cas d’absence de symptôme, une personne infectée peut transmettre l’infection au cours de rapports sexuels », décrit l’Institut Pasteur.
Le sexe oral aussi
La bactérie en question se transmet en effet par la voie sexuelle. A savoir que « tous les types de rapports sexuels peuvent être contaminants, y compris les rapports buccogénitaux et anogénitaux ». Et peut-on contracter plusieurs fois la chlamydiose ? La réponse est oui, « car l’immunité acquise contre cette bactérie est faible » et ne permet pas à l’organisme de se défendre en cas d’exposition ultérieure à la Chlamydia trachomatis.
Le diagnostic s’établit en laboratoire « par PCR, à partir d’un échantillon d’urine ou d’un prélèvement fait sur les organes touchés (urètre, vagin, rectum, gorge) ». Et le traitement repose sur la prescription d’antibiotiques*.
Maux de ventre, brûlures urinaires, conjonctivite
Quand la bactérie se propage sur plusieurs semaines sans qu’un traitement ne soit mis en place, les symptômes commencent à s’exprimer. Les femmes rapportent « des douleurs urinaires ou pendant les rapports sexuels, des écoulements vaginaux jaunâtres ou sanguinolents et des maux de ventre », détaille l’Institut Pasteur. Les hommes, eux, éprouvent « des picotements ou brûlures en urinant, des écoulements blanchâtres au niveau du pénis ou du rectum ». Enfin, chez les hommes comme chez les femmes, « les bactéries peuvent infecter et proliférer dans la conjonctive de l’œil, donnant lieu à une conjonctivite ».
Infertilité, pneumonie du nouveau-né, inflammation des testicules
Et sur le long terme, le risque de complications existe. Chez les femmes, une chlamydiose non traitée « peut provoquer une inflammation de l’utérus et des trompes de Fallope, à l’origine d’infertilité ou de grossesses extra-utérines ». En cas de grossesse, « l’infection à Chlamydia peut aussi être transmise au moment de l’accouchement de la mère à l’enfant et provoquer une pneumonie ou une infection des yeux chez le nouveau-né (conjonctivite) ».
Chez l’homme, une chlamydiose non soignée peut générer « une inflammation de la prostate, des testicules ou de l’épididyme ». Enfin, « chez la femme et l’homme, l’infection à Chlamydia expose à un risque accru d’infection par le VIH ».
Préservatifs, prévenir ses partenaires de son infection
Le meilleur moyen de se protéger contre la chlamydiose reste le préservatif, « même pour la fellation », relaie l’Institut Pasteur. Rappelons qu’il n’existe pas de vaccin contre cette IST. Et que pour diminuer le risque de transmission collective, « toute personne diagnostiquée comme étant infectée doit avertir ses partenaires sexuels récents (1 mois) afin qu’ils fassent un test de dépistage ».
A noter : chaque année, la chlamydiose fait 120 millions de nouvelles contaminations dans le monde. Deux tiers d’entres elles sont rapportées chez les 15-25 ans.
* « des cyclines (doxycycline pendant une semaine) ou des macrolides (azithromycine en une dose unique) », données Institut Pasteur
-
Source : Institut Pasteur, site consulté janvier 2023
-
Ecrit par : Laura Bourgault - Édité par : Emmanuel Ducreuzet