Cœur artificiel Carmat : décès du deuxième patient
05 mai 2015
Le premier patient avait vécu 74 jours. Le deuxième, près de 9 mois. ©Carmat
La société Carmat a annoncé lundi soir le décès du deuxième patient porteur d’un cœur artificiel bioprothétique et ce, neuf mois après son implantation. L’étude clinique dit de « faisabilité » actuellement en cours se poursuit. Un troisième patient a d’ailleurs été opéré début avril à Paris.
Agé de 69 ans, le deuxième malade ayant participé au protocole Carmat avait été hospitalisé à Nantes dans la soirée du 1er mai « à la suite d’une insuffisance circulatoire », explique la société dans un communiqué de presse. « L’équipe médico-chirurgicale ayant constaté une dérive fonctionnelle de la prothèse, le patient a été mis sous assistance cardio-respiratoire en unité de soins intensifs. Le samedi 2 mai, il a été décidé d’implanter une nouvelle prothèse. L’opération a été menée à son terme et la circulation sanguine a été rétablie. Malgré les efforts réalisés, des complications poly-viscérales post-opératoires se sont installées, et le patient est décédé samedi 2 mai en fin d’après-midi. »
Carmat analyse actuellement des données de la prothèse « afin d’identifier les causes possibles du décès et d’assurer des conditions de sécurité maximale pour le 3ème patient implanté ». De son côté le CHU de Nantes rappelle « que la prise en charge du patient a été réalisée dans le respect du protocole de l’essai clinique. Son suivi médical a fait l’objet tout au long de sa prise en charge d’un suivi régulier et d’informations précises sur l’état de santé du patient auprès des autorités sanitaires compétentes ».
Quatre patients dans l’étude
Cette étude de faisabilité doit concerner quatre patients. A l’issue de ce travail, toutes les données seront analysées par les autorités sanitaires. Elles en tireront les premières conclusions et statueront sur les conditions de poursuite ou non du travail auprès d’une cohorte plus importante.
Rappelons que ce cœur est destiné aux insuffisants cardiaques terminaux, dont l’espérance de vie est inférieure à un an. Il s’agit d’un cœur artificiel « total » puisqu’il comporte deux ventricules. Il est qualifié de bioprothétique car ses parois sont recouvertes de tissus biocompatibles avec le sang. Il se veut également physiologique puisqu’il s’adapte à la situation de l’individu, qu’il soit au repos ou qu’il exerce une activité physique.
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Source : Carmat, 4 mai 2015 – CHU de Nantes, 5 mai 2015
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Ecrit par : David Picot – Edité par : Emmanuel Ducreuzet