Comment reconnaître le bon bio du mauvais bio ?

15 novembre 2022

Le bio tel que le concevaient ses pionniers dans les années 60 a bien changé : il s’est développé à une échelle industrielle et planétaire, souvent au détriment de la qualité, tout en s’accompagnant d’hérésies environnementales. Quelques repères pour bien choisir...

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Pour reconnaître un produit biologique aujourd’hui, le consommateur dispose de deux repères : l’Eurofeuille, logo bio européen, et la marque AB. « Ces logos vous garantissent que le produit concerné obéit à un cahier des charges précis au regard duquel il a été certifié. Seuls les produits issus de l’agriculture biologique peuvent effectivement en être revêtus », rappelle-t-on à l’INAO (Institut National de l’Origine et de la qualité). Mais ces labels ne sont pas suffisants pour distinguer les « bons » produits bio… des mauvais !

C’est un fait, de nombreux fruits et légumes biologiques viennent de l’autre bout du monde, là où les règles de certification ne sont pas forcément les mêmes que chez nous. Ils peuvent même contenir des pesticides interdits en bio dans l’Union européenne. Mais surtout ils risquent d’avoir été produits dans des conditions humaines désastreuses : les avocats bio du Mexique peuvent avoir été produits par des agriculteurs esclavagisés par les cartels de la drogue, la production de café, chocolat, huile de palme ou de coco, fait parfois travailler des enfants ou se fait au prix d’une intense déforestation… sans oublier évidemment le long trajet que ces produits doivent faire pour arriver jusqu’à chez nous et qui aggrave encore un peu plus le réchauffement climatique.

Les bons produits bio

– des produits locaux et de saison. C’est la base, l’un des piliers de l’agriculture biologique. Le meilleur chemin, de la fourche à la fourchette, tant pour la santé de la planète que pour la nôtre, c’est le plus court ! Privilégiez le bio français.

– pour les produits nécessairement importés (café, chocolat, thé…), fiez-vous, en plus de la certification biologique, aux labels qui garantissent protection de l’environnement, développement humain, etc.. comme fairforlife, biopartenaire, FairTrade, ou encore SPP (symbole des producteurs paysans)

–  des produits le moins transformés possible. Lisez les étiquettes et choisissez les produits qui ont les listes d’ingrédients les plus courtes. Ce n’est pas parce qu’un produit est fait avec des ingrédients bio qu’il est « sain » : les industries de l’agroalimentaire se sont mises au bio pour répondre aux demandes des consommateurs, mais leurs produits peuvent tout autant être trop sucrés ou trop gras.

– des produits en vrac plutôt qu’en pack. Évitez les fruits et légumes disposés en barquette plastique et enveloppés de cellophane : l’étiquette bio n’enlève rien au caractère polluant de leurs emballages !

Mieux vaudrait enfin choisir des produits vendus par les petites enseignes, plutôt que ceux que propose la grande distribution, dont le fonctionnement même va à l’encontre des préceptes du développement durable. Mais ce n’est pas toujours possible, car les petites enseignes tendent à disparaître…

À savoir : un nouveau label, l’« eco-score », devrait apparaître d’ici fin 2023. Sur le même modèle que le nutri-score, il notera les aliments en fonction de leur impact environnemental, peu importe qu’ils soient issus de l’agriculture biologique ou pas. Mais comme c’est aussi une feuille, dont la couleur varie du vert (A) au rouge (E), le consommateur risque d’être un peu plus perdu !

  • Source : 60 millions de consommateurs, site de l’INAO (inao.gouv.fr)

  • Ecrit par : Clara Delpas — Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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