Confinement : comment expliquer la ruée sur le papier toilette ?

15 juin 2020

Cela ne vous aura pas échappé : le confinement a parfois exacerbé nos traits de caractère, pour le meilleur ou pour le pire. La peur de manquer a par exemple pu émerger dans de nombreux foyers. A ce sujet, saviez-vous que celles et ceux ayant fait des stocks de papier toilette étaient aussi les plus anxieux face au Covid-19 ?

Remplir le frigo tous les deux jours, les placards de farine et de café, les stocks de gel douche pour 4 mois… le confinement vous a peut-être poussé à adopter des comportements un peu extrêmes côté provision ! Au centre de ce réflexe, la peur de manquer et la question sous-jacente de la survie.

Des scientifiques suisses et allemands* ont poussé loin la réflexion en faisant le lien entre le degré de stress et de menace lié au Covid-19 et la tendance à se précipiter au rayon… papier toilette pour faire le plein ! Un phénomène massif rapporté en Europe et en Amérique du Nord, à l’origine d’une hausse des ventes de plus de 700% pour certaines entreprises du secteur. Et ce malgré les différents appels des gouvernements à ne pas céder à la panique par des achats compulsifs.

La peur de manquer

Mais quels liens avec les émotions éprouvées pendant le confinement ? Pour répondre à cette question, les équipes des Prs Lisa Garbe, Richard Rau et Theo Toppe ont suivi 1 209 adultes recrutés à travers 35 pays. Entre le 23 et le 29 mars, chaque participant a rempli un questionnaire. Les items étaient centrés sur des critères démographiques, la personnalité, les conditions de confinement et la consommation de papier toilette durant les dernières semaines.

Résultat, « les plus gourmands en papier toilette étaient ceux qui se disaient le plus stressés et menacés par le Covid-19 », confirment les scientifiques. Les plus concernés : les sujets âgés mais aussi ceux étant plus « consciencieux, perfectionnistes et prudents comparés à la moyenne ».

*Université de Saint-Gall (Suisse) – Westfalische Wilhelms-Universitat Munster, Allemagne – the Max Planck Institute for Evolutionary Anthropology, Allemagne

  • Source : PLOS ONE, 12 juin 2020

  • Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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