Confinement : hausse de l’usage des antibiotiques en soins dentaires

16 novembre 2020

Durant le confinement, et à défaut d’accès à des soins dentaires appropriés, les patients ont dû se rabattre sur les antibiotiques. Seule façon d’éviter une surinfection et de maîtriser la douleur liée à une rage de dents.

Conséquence inattendue de la pandémie de Covid-19 et du confinement associé : une hausse de la prescription d’antibiotiques en médecine dentaire au Royaume-Uni. Et très probablement ailleurs dans le monde. Pourquoi ? Les patients n’ayant pas accès aux soins nécessaires ont eu besoin d’antibiotiques pour contenir les infections dont ils souffraient. Problème, cette solution ne va pas sans effet indésirable. C’est ce que soulignent des chercheurs britanniques dans une récente étude.

La menace de l’antibiorésistance

Selon les données collectées, les scientifiques ont calculé une hausse de 25% de l’usage des antibiotiques en soins dentaires entre les mois d’avril et juin 2020. Trois mois qui correspondent à la première période de confinement dans ce pays. « Après une baisse sur plusieurs années de la consommation d’antibiotiques, cette évolution est source d’une immense inquiétude », soulignent les chercheurs. En cause, le risque de favoriser l’antibiorésistance, un problème de santé publique déjà majeur dans le monde. A tel point que si ce phénomène se poursuit, « les infections résistantes pourraient devenir la première cause de décès d’ici 30 ans », s’alarment-ils.

« Les antibiotiques ne soignent pas les douleurs dentaires », rappellent-ils en outre. En temps normal, « la plupart des infections peuvent bénéficier du traitement de la source du mal au niveau de la dent même, sans ces médicaments ». Mais sans accès au dentiste, le patient se retrouve face à une douleur souvent insupportable et au risque d’une propagation de son infection.

Pour que les patients bénéficient d’un soin approprié et lutter contre l’antibiorésistance, « il est essentiel d’assurer un accès à des soins dentaires de haute qualité en urgence », même dans le cas de nouveaux confinements.

  • Source : British Dental Journal, 13 novembre 2020

  • Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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