Contre le cancer, des vaccins miment l’immunothérapie
18 mai 2021
Un vaccin ciblé contre chaque cancer, rêve ou réalité ? Selon des chercheurs montréalais, les virus oncolytiques utilisés comme adjuvants détruisent les cellules cancéreuses sans toucher aux cellules saines. Et stimulent le système immunitaire.
Depuis des mois, la vaccination résonne avec la Covid-19. Mais le combat contre le cancer reste aussi une priorité pour les chercheurs du Centre de recherche du Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CRCHUM).
Ainsi, la Pr Marie-Claude Bourgeois-Daigneault, a mis au point des virus dits oncolytiques, spécifiques d’une tumeur à l’autre. Le principe ? « Infecter et éliminer avec précision les cellules cancéreuses sans toucher aux cellules saines », déclare la scientifique qui a tenté l’expérience sur la souris. « Ces virus peuvent même stimuler le système immunitaire de façon à ce qu’il soit mieux armé pour reconnaître et tuer les cellules malignes. C’est l’immunothérapie ».
Un vaccin personnalisé
Dans le détail, les virus oncolytiques sont utilisés comme adjuvants, indispensables à la stimulation de la réponse immunitaire. « Ces éléments font partie des ingrédients de tous les vaccins. Ils permettent au corps humain de percevoir tout danger potentiel et de circonscrire la menace en envoyant son armée de cellules immunitaires. »
« Pour être efficace, le vaccin doit être personnalisé pour chaque patient », atteste la Pr Bourgeois-Daigneault. Mais comment développer un vaccin personnalisé pour chaque cancer ? En utilisant des antigènes spécifiques de la tumeur, marqueurs des mutations cancéreuses. Comme une signature unique du cancer, dont les données sont obtenues par biopsie de la tumeur.
Et chez l’Homme ?
A ce jour, la très grande majorité des vaccins testés contre le cancer chez l’Homme ne se basent pas sur l’administration de virus oncolytiques. La seule étude clinique privilégiant cette méthode (au Canada et aux Etats-Unis) ne cible pas les cancers de façon personnalisée.
Aujourd’hui, « le principal défi est d’identifier les mutations contre lesquelles on désire vacciner », relève la Pr Bourgeois-Daigneault. « Car, un cancer est unique de par sa dizaine ou sa centaine de mutations, mais seulement quelques-unes, une fois ciblées, auront un effet thérapeutique et permettront de l’éradiquer. »