Covid-19 : comment les plus jeunes ont-ils vécu le premier confinement ?

20 mai 2021

Moins de vie sociale, de sorties, plus d’écrans et de peur face à la maladie : la Covid-19 nous éprouve depuis des mois. Comment les enfants et les adolescents vivent cette situation ? Plus précisément comment ont-ils ressenti le premier confinement ? Les auteurs du BEH font aujourd’hui le point sur leur propension à la résilience.

Se relever d’un imprévu, composer avec les changements du quotidien, grâce à nos propres ressources psychologiques : voilà en quelques mots ce que recouvre le terme de résilience. Une notion qui a fait couler beaucoup d’encre depuis que la crise sanitaire perturbe nos vies. Les auteurs du Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) y consacrent aujourd’hui une étude, Confeado. L’enjeu : faire le point sur la santé psychologique des enfants et des adolescents face l’épreuve de la Covid-19.

Les filles plus exposées

Quel état émotionnel, quel degré de détresse peut-on rapporter auprès de cette population ? Pour le savoir, 5 327 jeunes âgés de 9 à 18 ans, dont 81 pris en charge par la protection de l’enfance, ont été interrogés sur Internet, entre le 9 juin et 14 septembre 2020.

Résultat, les adolescents semblent plus impactés que les plus jeunes. Principales souffrances, des difficultés d’endormissement, une augmentation des cauchemars, des réveils nocturnes, une suralimentation, une tristesse ou une nervosité accrues le matin au réveil ainsi qu’une sensation de fatigue. Sur ces mêmes points, les filles disent avoir rencontrer plus de difficultés comparées aux garçons. Enfin, « les adolescents avaient également une résilience significativement plus faible que les plus jeunes », complètent les auteurs du BEH.

Logement, famille et ressources

Les facteurs de risque de la détresse et des difficultés de résilience les plus prégnants sont :

  • Les conditions de logement: « être confiné en zone urbaine, dans un appartement ou une maison sans jardin, ne pas avoir accès à un extérieur dans le logement, occuper un logement sur-occupé et ne pas pouvoir s’isoler », détaillent les auteurs du BEH ;
  • Le confort de vie: « les difficultés financières et alimentaires, la diminution des revenus suite à l’épidémie ou au confinement, la période de chômage des parents, l’absence de connexion à Internet » ;
  • La structure familiale: « la famille monoparentale, le niveau d’étude inférieur ou égal au baccalauréat, les parents ouvriers ou employés, nés à l’étranger, l’absence de soutien social ».

Au quotidien, d’autres paramètres sont aussi allés à l’encontre du bien-être des enfants : le manque d’activité physique, une augmentation du temps passé devant les écrans et les réseaux sociaux. Et le « sentiment d’être dépassé par rapport au travail scolaire ». Sans compter la peur directement générée par la crise sanitaire : les risques « d’infection à la Covid-19 d’un proche et d’hospitalisation » ont aussi suscité beaucoup d’inquiétude chez les plus jeunes.

Pour le bien-être psychologique des enfants et adolescents, plusieurs leviers importent : « le soutien financier aux familles monoparentales, le maintien des activités périscolaires, et les sorties régulières. » Mais aussi l’accompagnement des jeunes dont un proche a été atteint par la Covid-19 voire hospitalisé, et des informations adaptées pour saisir ce qu’ils sont en mesure d’assimiler.

A noter : en France, la dépression « est la quatrième cause principale de morbidité et d’incapacité chez les adolescents âgés de 15 à 19 ans et la quinzième pour les 10-14 ans ». L’anxiété, elle, occupe la sixième place « chez les adolescents âgés de 10 à 14 ans et en neuvième position pour les 15-19 ans ».

  • Source : Bulletin épidémiologique hebdomadaire Covid-19 – n°8, 20 mai 2021

  • Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Vincent Roche

Aller à la barre d’outils