Covid-19 : la 2ème vague à la loupe

26 juillet 2021

Les patients jeunes hospitalisés pour une Covid-19 ont été bien plus résistants à la seconde vague comparée à la première. La diminution de la mortalité est aussi confirmée chez les patients âgés entre l’hiver 2020 et le printemps de la même année, mais dans une moindre mesure.

Les vagues se suivent mais ne se ressemblent pas. L’ANSM et la Cnam* ont observé les taux d’hospitalisation et de décès liés à la Covid-19 rapportés du 1er octobre 2020 au 15 décembre 2020. Sur cette période, 88 940 patients ont été pris en charge à l’hôpital pour des complications liées à la contraction du SARS-CoV-2. Parmi eux, 16 894 ont perdu la vie des suites de cette maladie.

Toutes tranches d’âges confondues, le taux de mortalité a baissé, un point « qui confirme l’amélioration des soins à l’hôpital pour une Covid-19 », détaillent l’ANSM et la Cnam. Cette diminution a été la plus importante auprès des jeunes, avec une baisse de 30% chez les 30-49 ans. Contre 30% chez les 60-64 ans, 25% chez les 65-69 ans, 17% chez les 70-74 ans, 14% chez les 75-79 ans et 9% chez les 80-84 ans.

Autre point, les personnes hospitalisées lors de la seconde vague étaient plus âgées par rapport à la première vague. Une donnée « témoignant probablement d’un meilleur accès à l’hospitalisation et d’une meilleure identification des facteurs de risque à l’admission ». Dans le détail, « les 75 ans et plus représentaient 47 % des patients hospitalisés durant la 2ème vague, contre 39 % pendant la 1ère. Inversement, les 30 – 59 ans représentaient 21 % des hospitalisations lors de la 2ème vague contre 30 % durant la 1ère ».

+ de 85 ans, sexe masculin, comorbidités psychiatriques

 Les principaux facteurs de risque d’hospitalisation demeurent les mêmes entre la 1ère et la 2nde vague :

  • L’âge tout d’abord, avec un risque multiplié par 8 d’être admis à l’hôpital et par 200 concernant les décès, pour les plus de 85 ans comparés aux 40-44 ans ;
  • Les hommes encourent 1,5 fois plus de risque d’être hospitalisés et 2 fois plus de risque de décès pour une Covid-19, comparés aux femmes ;
  • La fragilité mentale, avec « un risque d’hospitalisation multiplié par 2,2 et de décès par 1,6 pour les troubles psychotiques et la schizophrénie». Des données respectivement établies « à 1,7 et 1,3 pour les troubles névrotiques et de l’humeur » ;
  • Le degré de précarité. Lors de la 1ère comme de la 2nd vague, «le risque de décès pour Covid-19 des patients vivant dans une commune défavorisée était 1,4 fois plus élevé que pour ceux issus des communes les moins défavorisées » ;
  • La trisomie 21, le retard mental, la transplantation rénale, la transplantation pulmonaire, l’insuffisance rénale en dialyse, la mucoviscidose et le cancer actif du poumon restent les principaux troubles engendrant un sur-risque de complications en cas de contamination par le SARS-CoV-2.

A noter : une prochaine étude axée sur la 3ème vague permettra de suivre l’évolution de ces indicateurs, l’impact de la vaccination et de la propagation de nouveaux variants.

*réunis au sein du Groupement d’Intérêt Scientifique (GIS)

**données issues du Système national des données de santé (SNDS)

  • Source : Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), le 23 juillet 2021

  • Ecrit par : Laura Bourgault – Édité par : Emmanuel Ducreuzet

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