Covid-19 : une étude confirme le risque de saignement menstruel abondant lié à la vaccination
24 janvier 2024
Une étude dont les résultats ont été publiés ce mercredi par l’ANSM montre que le risque de saignements menstruels abondants est accru de 20 % entre 1 à 3 mois après la primovaccination (deux doses).
Le risque de possibles troubles menstruels a fait son apparition sur les notices des vaccins à ARN Messager dès octobre 2022. C’est désormais démontré par une étude : la primovaccination à ARN Messager contre le Covid-19 augmente bien le risque de saignements menstruels abondants nécessitant une prise en charge à l’hôpital, selon l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) dans un communiqué du 24 janvier.
Une étude pharmaco-épidémiologique menée par Epi-Phare (groupement d’intérêt scientifique ANSM-Cnam) a été diligentée alors que des cas de retards de règles, saignements abondants, absences de règles étaient remontés aux autorités sanitaires dans le cadre du dispositif de surveillance renforcée des vaccins contre le Covid-19. Avant même les résultats, « au niveau européen, les saignements menstruels abondants ont été considérés comme un effet indésirable des vaccins à ARNm Comirnaty et Spikevax par l’EMA en octobre 2022 suite à l’évaluation des données de pharmacovigilance, notamment celles partagées par l’ANSM. Ces troubles ont ensuite été ajoutés dans les résumés des caractéristiques du produit (RCP) et les notices de ces deux vaccins », précise l’ANSM.
8 femmes concernées pour 1 million de femmes vaccinées
4 610 femmes âgées de 15 à 50 ans ont été incluses dans l’étude. Toutes ont été prises en charge à l’hôpital entre le 12 mai 2021 et le 31 août 2022 pour des saignements menstruels abondants. Elles ne présentaient ni antécédents d’hystérectomie ni troubles de la coagulation. Ces cas ont été comparés avec un groupe témoin de 89 375 femmes présentant les mêmes caractéristiques. 28,8 % des femmes participants à l’étude n’avaient pas été vaccinées, de même que 28,7 % des femmes du groupe témoin.
Résultat : « le risque de saignements menstruels abondants nécessitant une prise en charge à l’hôpital était augmenté de 20 % pour les femmes dont la dernière dose reçue était une dose de primovaccination administrée dans les 1 à 3 mois précédents ». Le risque n’a pas été observé 3 mois après une dose de primovaccination ni après une dose de rappel. 8 cas de saignements abondants sont ainsi attribuables à la vaccination pour 1 million de femmes vaccinées, soit 103 cas sur la période étudiée. Pour rappel, seules les femmes prises en charge à l’hôpital ont été intégrées dans l’étude.
« Cette étude fournit de nouveaux arguments en faveur de l’existence d’un risque augmenté de saignements menstruels abondants au décours de la vaccination contre le COVID-19 par vaccin à ARNm », conclut l’étude.