Covid : vacciner les ados, les arguments pour convaincre les parents

09 septembre 2021

Certains parents restent réticents à faire vacciner leurs ados. Pourtant, la vaccination des plus de 12 ans est bien recommandée par les autorités. Et malgré un risque faible de Covid grave dans cette tranche d’âge, les bénéfices sont bien supérieurs aux risques d’effets indésirables associés au vaccin. Individuellement et collectivement.

Faudra-t-il vacciner les moins de 12 ans ? Cette question est dans tous les esprits en cette rentrée scolaire. Mais personne ne s’aventure à y répondre pour autant. « Personne ne sait pour le moment », avertit Claude-Agnès Reynaud, responsable équipe « Développement du système immunitaire » à l’Institut Necker-Enfants Malades. « Peut-être cela ne sera-t-il pas nécessaire. Cela dépendra de la couverture vaccinale du reste de la population – entre autres des adolescents – et du comportement du virus », précise-t-elle.

Quoi qu’il en soit, les études cliniques menées actuellement par les laboratoires pharmaceutiques n’ont pas encore abouti dans cette tranche d’âge. Et n’aboutiront sans doute pas avant début 2022. Jérôme Salomon, le Directeur générale de la Santé a rassuré à l’antenne de BFMTV ce dimanche en avançant qu’« il n’y a pas d’alerte d’aggravation de l’épidémie chez les enfants ».

En attendant de savoir si les plus jeunes devront être vaccinés, Claude-Agnès Reynaud revient sur les raisons de l’importance de la vaccination des ados. « Dans cette tranche d’âge on peut assurer que les bénéfices, individuels et collectifs supplantent largement les risques », assure-t-elle.

Le bénéfice individuel pour la santé physique

Tout d’abord, la vaccination apporte une protection au niveau de la santé physique. En effet, même si les cas graves sont rares à cet âge, « de plus en plus de données indiquent qu’il y a des formes longues chez les enfants et les adolescents », souligne Sandrine Sarrazin, chercheuse Inserm au Centre d’Immunologie de Marseille-Luminy. Selon Santé publique France, au 5 septembre, il y avait 74 enfants/ados de 10 à 19 ans hospitalisés pour Covid. Au total, ils étaient 53 enfants de 0 à 9 ans.

De plus, « il existe pas mal de pharmacovigilance à cet âge et les remontées sont bonnes, confirmant non seulement l’efficacité mais aussi la sécurité des vaccins », note Claude-Agnès Reynaud.

Des effets indésirables ? Concernant les effets indésirables des vaccins, ils sont identiques à ceux observés chez les adultes : fièvre, frissons, état grippal et douleur au bras concernent une large proportion de vaccinés. Et « aucun cas de choc anaphylactique n’a été décrit » chez les 12-19 ans.

« Quelques rares cas d’inflammations du cœur, de péricardites, très rares ont été rapportés », poursuit Sandrine Sarrazin. Laquelle souligne toutefois qu’il s’agit également d’une complication des Covid par infection. Plus fréquent dans l’infection naturelle que dans la vaccination, ce risque n’inverse donc pas l’équilibre en faveur de l’immunisation. Par conséquent, la balance bénéfice-risque reste « largement positive » selon les deux chercheuses.

Le bénéfice individuel pour la santé mentale

L’autre pan du bénéfice individuel concerne la santé mentale et l’intégration dans société. A titre individuel, la vaccination protège les adolescents d’une situation qui risque de les éloigner longtemps de la scolarité. En raison des fermetures de classes, des confinements divers et autres suspensions d’activités sportives si l’épidémie reprenait de plus belle. Et ce alors que l’adolescence est un « moment de vie où le lien social est particulièrement important », souligne Sandrine Sarrazin.

Un bénéfice collectif

Reste enfin, le bénéfice collectif à vacciner les ados. Cette immunisation, comme celle des adultes, a aussi comme objectif de limiter la transmission du virus. Avec pour but ultime de maîtriser enfin la pandémie, de permettre une reprise de toutes les activités dans des conditions ordinaires, tout en protégeant tout le monde, y compris ceux qui ne peuvent pas se faire vacciner.

  • Source : interview de Claude-Agnès Reynaud – interview de Sandrine Sarrazin, 3 septembre 2021 – Santé publique France

  • Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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