De la calvitie à… la lutte contre l’alcoolisme ?

14 juin 2013

Indiqué actuellement dans le traitement de l’hypertrophie bénigne de la prostate (HBP) mais aussi de l’alopécie androgénétique, le finastéride diminuerait aussi la consommation d’alcool ! C’est en tout cas ce qu’ont constaté de façon préliminaire des médecins américains sur un groupe –  restreint – de volontaires.  

 Le finasteride (5mg) est utilisé depuis environ 20 ans dans le traitement de l’hypertrophie bénigne de la prostate, sous le nom de Chibro-Proscar®. A la fin des années 90, son autorisation de mise sur le marché (AMM) a été étendue à une autre indication : la prise en charge de l’alopécie androgénétique chez l’homme. Pour ce médicament appelé Propecia®, le dosage est toutefois moins élevé (1mg).

En France, cette molécule fait l’objet d’une surveillance rapprochée en raison notamment d’effets secondaires d’ordre sexuel : baisse de la libido, troubles de l’érection et de l’éjaculation. Ces derniers sont parfaitement connus. Ils concerneraient entre 1 et 10 patients pour 1 000 traités, rapportait l’Agence nationale de Sécurité du Médicament et des produits de santé (ANSM) en mars 2012. Ils sont également considérés comme transitoires et réversibles à l’arrêt du traitement, et figurent naturellement dans le Résumé des Caractéristiques du Produit (RCP).

D’autres études à conduire

Le Pr Michael Irwig (George Washington University Medical Center) a réalisé une étude auprès de 83 hommes qui prenaient du Propecia®. A l’origine, celle-ci était centrée sur les effets secondaires relatifs à la sexualité. « Lors des interrogatoires, nous nous sommes toutefois rendus compte que la majorité des participants – qui ne souffraient pas d’alcoolisme –  avait diminué leur consommation d’alcool », explique-t-il. « Certains d’entre eux avaient d’ailleurs totalement arrêté d’en boire ».

A ses yeux, ce constat pourrait ouvrir une nouvelle voie de recherche, « d’autant qu’il confirme des observations antérieures réalisées sur le rongeur ». Irwig tient toutefois à relativiser : « La prochaine étape est d’étudier les éventuels effets de cette molécule sur le système nerveux central. Nous ignorons encore si cette molécule peut vraiment permettre de supprimer la consommation d’alcool. Il n’est donc pas question d’en prescrire. D’autres travaux devront être conduits pour confirmer ou infirmer nos résultats ».

Ecrit par : David Picot – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

  • Source : Alcoholism : Clinical & Experimental Research, 13 juin 2013 – Vidal 2010

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