Démence : une baisse de l’incidence en trompe l’œil !
11 février 2016
Naeblys/shutterstock.com
Ces 40 dernières années, l’incidence de la démence a diminué à l’échelle mondiale. Mais en lien direct avec l’augmentation de l’espérance de vie et l’avancée en âge des baby-boomers, ce trouble cognitif est amené à se répandre dans les années à venir. Pour lutter contre cette « épidémie », des chercheurs insistent sur l’indispensable prévention.
La baisse d’incidence des démences au niveau mondial a pu être observée grâce à la Framingham Heart Study (FHS).
Pendant près de 40 ans, la fréquence des détériorations cognitives et de démences ainsi que les facteurs de risque comportementaux et maladies chroniques ont été analysés. Quatre périodes ont été isolées : 1970-1979, 1980-1989, 1990-1999, 2000-2009. Résultat, en moyenne, « l’incidence de la démence à tout âge a réduit de 20% tous les dix ans », détaillent les scientifiques dans le New England Journal of Medicine. Un déclin surtout repéré pour les démences liées à une pathologie vasculaire, celles diagnostiquées après un AVC ou provoquées par une maladie cardiovasculaire.
Et après ?
Reste que selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), 47,5 millions de personnes souffrent actuellement de démence à l’échelle planétaire. Et les prévisions n’annoncent rien de bon pour les années à venir : 75,6 millions de cas sont attendus pour 2030. Et 135,5 millions pour 2050.
Rappelons qu’il n’existe à ce jour aucun traitement contre le déclin cognitif. Seuls moyens d’agir selon les auteurs, « améliorer la prévention primaire (pour empêcher l’apparition de la maladie) et secondaire (pour freiner l’évolution de la démence chez les patients diagnostiqués). Grâce à ces deux approches, « plusieurs cas pourraient être évités. Et l’âge de l’apparition des premiers symptômes retardé », confirment les scientifiques. Toutes ces données doivent par ailleurs inciter la communauté scientifique à étudier de plus près l’impact des « facteurs démographiques, environnementaux et ceux liés au style de vie » sur l’incidence de ce trouble neurologique.
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Source : New England Journal of Medicine, le 10 février 2016
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Ecrit par : Laura Bourgault – Edité par : Emmanuel Ducreuzet