Démographique médicale : une France en mal de médecins ?
02 juin 2016
Entre 2015 et 2016, le taux de médecins recensés à l’Ordre national a augmenté de 1,7% atlas Syda Productions /shutterstock.com
Selon l’Atlas national de la démographie médicale, publié ce 2 juin, les départs à la retraite gagnent du terrain chez les généralistes et les inégalités d’accès aux soins se creusent entre régions. Dressé par le Conseil National de l’Ordre des Médecins (CNOM), ce bilan met en avant une situation contrastée.
Au 1er janvier 2016, le tableau de l’Ordre comptait 285 840 médecins diplômés en France. Mais comment a évolué la proportion de praticiens en poste ces dernières années ? Toutes spécialités confondues, depuis 2007, le nombre de médecins « en activité régulière reste stable (-0,4%) », peut-on lire dans l’Atlas du CNOM. Mais sur cette même période, les départs à la retraite augmentent d’année en année avec une augmentation de 87,7% entre 2007 et 2016.
Une pénurie de médecins généralistes
Les effectifs des médecins inscrits au tableau de l’Ordre de 1979 à 2016 ©CNOM
« Dans l’ensemble, les spécialités médicales et chirurgicales voient leurs effectifs augmenter ». Les médecins généralistes eux, en revanche, sont de moins en moins nombreux à exercer. « Cette chute devrait se poursuivre jusqu’en 2025 et pourrait se traduire par la perte d’un médecin généraliste sur quatre sur la période 2007-2025 ». Et le nombre de remplaçants est en augmentation avec une hausse de +17,1% enregistrée sur ces 9 dernières années.
Les auteurs de l’Atlas ont aussi évalué l’efficacité du stage ambulatoire proposé aux étudiants pour les sensibiliser à la pratique de la médecine générale. Et donc trouver une réponse à cette pénurie de médecins généralistes. Résultat, « 66% des étudiants interrogés déclaraient ainsi avoir opté pour la médecine générale après avoir effectué un stage dans cette spécialité en 2e cycle, et ces jeunes médecins souhaitent, à terme, exercer en libéral pour 58% d’entre eux ». A voir si cette méthode suffit à pallier les départs à la retraite.
A chaque région sa situation
Toutes spécialités confondus, « la région Ile-de-France enregistre la plus forte baisse des effectifs (-7%) tandis que la région Pays-de-la-Loire comptabilise la plus forte hausse des médecins inscrits en activité régulière (+7%). En revanche, le Centre et la Bourgogne souffrent d’une faible densité médicale. Pour consulter la répartition des effectifs médicaux par région, rendez-vous à la page 13 de l’Atlas.
Autre point, les modes d’exercice « salarié » et « libéral exclusif » attirent respectivement 48,8% et 43,9% des médecins. Au total, 10,3% des professionnels associent ces deux activités. Enfin le statut du médecin isolé semble de moins en moins privilégié. « L’attrait de l’exercice en groupe pour les jeunes médecins est enfin nettement affirmé : seuls 9% d’entre eux souhaitent exercer seuls en cabinet ».
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Source : Conseil Nationale de l’Ordre des Médecins (CNOM), le 2 juin 2016
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Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Emmanuel Ducreuzet