Dépistage généralisé du VIH : des recommandations peu suivies…
22 octobre 2013
En avril 2010 en France, la Haute Autorité de Santé recommandait de généraliser le dépistage du VIH à l’ensemble de la population âgée de 15 à 70 ans. Avec trois ans de recul, quel impact a eu cette stratégie ? D’après une étude publiée ce mardi dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH), l’activité de dépistage n’a augmenté que de 5%…
L’article en question présente des données sur l’activité de dépistage du VIH en France, notamment de 2010 à 2012, réalisée en laboratoire d’analyses médicales. Ainsi que dans des structures associatives au moyen des Tests rapides d’Orientation diagnostisque (TROD).
Au total, 31 700 TROD ont été effectués en 2012. Mais surtout 5,2 millions de sérologies ont été réalisée dans les laboratoires d’analyses. La hausse (4%) constatée en 2011 ne s’est donc pas confirmée puisque ce nombre est resté stable à l’échelle nationale entre 2011 et 2012. A l’exception toutefois de l’Ile-De-France et des départements d’Outre-mer où il a légèrement augmenté.
Plus de sérologies positives mais…
En revanche, le nombre de sérologies positives s’inscrit en hausse de 5%. Les auteurs relèvent qu’il « est 9 fois plus élevé en Guyane que la moyenne nationale, 5 fois en Guadeloupe, 3 fois en Ile-de-France, 1,7 fois en Martinique et 1,6 fois à Mayotte ».
Comment interpréter cette augmentation générale ? Difficile à dire pour le moment. « L’analyse des découvertes de séropositivité en 2012, qui sera disponible fin 2013, permettra de préciser si cette évolution signifie que le dépistage a été proposé à des personnes plus exposées au virus », soulignent les auteurs. (…) « Ou s’il s’agit d’un recours répété au test de personnes déjà séropositives ».
Rappelons qu’en septembre dernier, l’Agence nationale de Recherche sur le SIDA (ANRS) et le Conseil national du SIDA (CNS) ont une nouvelle fois insisté sur leur volonté de banaliser le dépistage. L’objectif est notamment d’identifier les 28 000 Français qui ignorent leur séropositivité. Et par conséquent d’en finir avec ce qu’ils appellent « l’épidémie cachée ».
Ecrit par : David Picot – Edité par : Emmanuel Ducreuzet