Dépister la dépression post-partum ?
17 août 2015
Répérer un déficit en ocytocine pour anticiper le diagnostic de dépression post-partum. ©Phovoir
Aux Etats-Unis, la dépression post-partum concerne 19% des mamans. Si les guérisons spontanées sont courantes, cette atteinte psychiatrique fragilise la santé de la mère et de l’enfant. En déterminant l’origine génétique de cette maladie, des chercheurs américains espèrent pouvoir identifier les femmes à risque à l’aide d’un test sanguin.
En France, la dépression post-partum affecte 13% des mamans. Survenant dans les premiers mois après l’accouchement, ce trouble nuit au bien-être de la femme et au développement – cognitif et comportemental – de l’enfant.
Du cerveau aux gènes. Mais comment expliquer cette maladie ? En complément de l’explication psychologique voire psychiatrique (fragilité liée au passé, sensibilité émotive…), des hypothèses se forment du côté de la génétique. Pour en savoir plus, l’équipe du Pr Jennifer Connelly (Université de Virginie, Charlottesville, Etats-Unis) a constituté deux groupes de volontaires : 270 femmes souffrant d’une dépression post-partum, et 270 ne présentant aucun symptôme. Chez les femmes atteintes seulement, « des modifications génétiques et épigénétiques typiques de la dépression post-partum ont été identifiées ».
Doser l’ocytocine. En fait, ces variations génétiques traduisent une différence dans la concentration en ocytocine, cette hormone capitale dans la régulation des interactions sociales et caractéristique du lien établi entre la mère et l’enfant. « La dépression post-partum est donc directement associée à une faible concentration plasmique en ocytocine à l’accouchement », expliquent les chercheurs. Lesquels envisagent de mettre au point un test sanguin capable d’identifier ces modifications génétiques pour identifier au plus tôt les profils à risque.
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Source : Frontiers in genetics, le 21 juillet 2015
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Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Emmanuel Ducreuzet